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11 avr. 18

Comment les villes construisent le vivre-ensemble

Réforme du monde HLM, loi Elan, le logement est plus que jamais au coeur de l’actualité. A quelques jours de l’annonce du plan Borloo pour une mobilisation nationale en faveur des quartiers en difficulté, l’Observatoire de la mixité sociale (OMIS), créé par Habitat et Humanisme, publie son premier rapport. Il analyse l’impact des politiques de l’habitat sur la mixité sociale depuis 30 ans. En donnant la parole à de nombreux experts, il détaille la façon dont les villes appliquent ces lois en Ile-de-France. Eclairages et enquêtes au coeur de ces territoires, 200 pages pour comprendre et s’interroger

Faute de thermomètre, des réformes à l’efficacité incertaine

Comme les textes sur le logement qui l’ont précédé depuis 30 ans, la loi Elan (Evolution du logement, del’aménagement et du numérique) entend favoriser la mixité sociale, notamment en fluidifiant l’occupation duparc social. Mais les chercheurs, malgré de nombreuses tentatives, ne parviennent pas à construire desindicateurs fiables et pertinents. D’où la difficulté de mesurer l’efficacité des politiques publiques.

Le bilan en demi-teinte de la rénovation urbaine

Le bilan des chantiers de rénovation urbaine est décevant. Malgré l’importance des moyens consentis, leurimpact sur la sociologie des quartiers dits « en difficulté » est faible. Les objectifs de mixité sociale se heurtentau fait que les logements accessibles aux familles à faibles ressources sont concentrés dans les grandsensembles des banlieues et dans les logements dégradés des centres-villes.

Le monde HLM, 18 ans après la loi SRU

L’impact de la loi sur le parc social est limité, mais elle a sensibilisé les Français à la question de la mixitésociale. Très contestée à l’origine, elle fait désormais partie du paysage. Son grand mérite est d’avoir déplacé laproblématique des quartiers pauvres vers les villes riches. Si certains experts estiment que l’esprit de la loi aété dévoyé, il ne faut pas attendre des politiques du logement qu’elles résolvent à elles seules des problèmes quirelèvent de la cohésion sociale.

Comment les maires appliquent les politiques de l’habitat en Ile-de-France

Les lois n’ont pas la même signification dans une ville riche ou pauvre. Nos enquêtes à travers l’Ile-de-Francemontrent la diversité des problématiques : Nanterre attire les cadres de La Défense tout en essayant deprotéger les habitants de ses cités / Versailles, la ville riche qui veut construire des HLM / A Houdan, lepériurbain n’est pas synonyme de relégation / Dans le 17ème arrondissement de Paris, promoteurs etbailleurs sociaux apprennent à travailler ensemble. Partout, le même constat : « la mixité sociale ne se décrète pas ».


Bernard Devert, Président-Fondateur d’Habitat et Humanisme : « La loi SRU est un formidable accélérateur de la transformation sociale. En imposant aux communes un quota de logements sociaux, elle concourt à une réconciliation du corps social. Trop de logements à vocation sociale sont encore réalisés dans des périmètres focalisant la pauvreté. Concentrer sur de mêmes territoires des populations qui désespèrent de pouvoir être considérées comme des citoyens à part entière crée des quartiers de non droit et fabrique cette montée inexorable des extrêmes dont une des premières causes est le ressenti de l’oubli. »

Christine Lelévrier, présidente du comité scientifique de l’Observatoire de la mixité sociale (OMIS) et sociologue-urbaniste, professeure à l’université Paris-Est-Créteil : « En Europe, la France est le seul pays à avoir adopté une loi visant à faire, sur l’ensemble du territoire, de la mixité par une répartition équilibrée des nouveaux logements sociaux construits. Légitimée par l’objectif de mixité sociale, cette politique reste assez ambitieuse. Dans une grande partie des pays européens, ces programmes de restructuration urbaine et de diversification de l’habitat des quartiers populaires ont été arrêtés ou considérablement réduits. »


Habitat et Humanisme, bâtisseur de liens
Depuis plus de 30 ans, pour répondre à l’exclusion et à l’isolement de personnes en difficulté, Habitat et Humanisme agit en faveur du logement, de l’insertion et de la recréation de liens sociaux.

L’Observatoire de la mixité sociale
L’Observatoire de la mixité sociale (OMIS) a été créé en 2016 par Habitat et Humanisme. Son comité scientifique, composé de six experts appartenant à des domaines différents (sociologues, géographes, démographes…), oriente et supervise les recherches de l’observatoire. Il est aussi garant de l’indépendance du rapport vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques.

www.habitat-humanisme.org/l-observatoire-de-mixite-sociale/

Ont participé à ce rapport : Jean-Paul Fitoussi (économiste), Richard Sennett (sociologue), Patrick Braouezec (responsable politique), François de Mazières (politique), Christophe Noyé (géographe), Marc Mimram (architecte), Pierre Zaoui (philosophe), Jean-Philippe Ruggieri (promoteur), Mariette Sagot (démographe), David Trottin (architecte), Sandrine Levasseur (économiste), Eric Charmes (sociologue), Olivier Piron (urbaniste), Claire Carriou (sociologue), Ian Brossat (politique), Lionel Rougé (géographe), Stéphanie Vermeersch (sociologue), Catherine Sabbah (journaliste), Hortense Soichet (photographe), Jean-Marie Tétart (politique), Monique Pinçon- Charlot (sociologue), Philippe Louchart (démographe)...