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15 nov. 2023
La filière immobilière risque de perdre au moins 180 000 emplois en 2024
Selon le rapport parlementaire publié lundi 13 novembre, la filière immobilière en France pourrait faire face à une crise majeure, entraînant la disparition d'au moins 180 000 emplois d'ici 2024. Les mesures envisagées dans le budget 2024 ne seraient pas suffisantes pour résoudre la crise de la production de logements neufs, alors que les chiffres sont alarmants. En effet, la tendance actuelle montre une baisse significative des constructions, avec seulement 152 300 logements commencés au premier semestre 2023, et un nombre de mises en chantier à son niveau le plus bas depuis l'an 2000.
La conjonction de la hausse des coûts de construction et de la diminution de la capacité d'emprunt des ménages met la filière immobilière en difficulté. Les ventes de biens ont chuté de 30,8 % au premier semestre, impactant directement les promoteurs immobiliers. Même dans le scénario le plus optimiste envisagé par le rapport, la production de logements neufs devrait diminuer de 100 000 en 2024, mettant ainsi en danger 180 000 emplois, soit 1,8 emploi par logement neuf. 
  
Le rapport souligne les efforts du gouvernement mais estime qu'il est peut-être déjà trop tard pour éviter une crise majeure. Les propositions visant à soutenir la production de logements neufs, telles que la généralisation du prêt à taux zéro sur tout le territoire pendant un an, ont été largement écartées notamment par l’utilisation du 49.3 pour la partie des dépenses du budget 2024. Certains leaders du secteur préparent même des plans sociaux. François Jolivet, député Horizons, affirme que « de nombreux promoteurs nationaux se préparent à se retirer des territoires. Il existe un vrai risque que ces grands groupes délaissent les territoires, et que les petits promoteurs locaux disparaissent. »  
  
En plus des conséquences sur l'emploi, la chute de la production de logements neufs aura des répercussions financières importantes. Les recettes de TVA devraient diminuer d'environ 4 milliards d'euros en raison de la baisse des ventes, impactant les finances de l'État. Les communes et les départements, qui tirent des recettes des frais de notaires, seront également touchés, avec des conséquences potentielles sur les budgets locaux. La situation du marché immobilier en France semble donc entraîner des pertes à différents niveaux. 

   

Source : Challenges / reproduction interdite 

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