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11 juil. 2023
Hausse des taux : la production de crédits immobiliers en chute libre
La production de nouveaux prêts immobiliers continue de baisser à mesure que les taux augmentent. Alors qu'elle semblait se stabiliser autour de 14 milliards d'euros ces derniers mois, elle a chuté à 11,1 milliards en juin, selon les dernières statistiques de la Banque de France. Ce chiffre représente à peine plus de la moitié du niveau enregistré à la même période l'année précédente.
Hausse des taux de crédit
La Banque de France explique que la production de crédits se maintient toutefois à un niveau supérieur à celui d'avant la période de taux exceptionnellement bas et de volumes de production élevés.
Il est vrai qu'en un an, les taux de crédit ont considérablement augmenté, atteignant 3,08% en juin hors frais et assurances, selon la Banque de France. Ce niveau n'avait pas été atteint depuis neuf ans. En excluant les renégociations, la moyenne des taux atteindrait même 3,21%. Cela représente plus du double par rapport à il y a un an. Cette augmentation rapide, combinée à une légère baisse des prix de l'immobilier, a réduit le pouvoir d'achat des demandeurs et les a contraints à revoir leurs projets d'achat, en optant pour des biens de taille plus réduite ou en cherchant dans des zones plus éloignées.
Mensualisation du taux d'usure
De nombreux emprunteurs se retrouvent également dans l'impossibilité d'acheter, car ils atteignent plus rapidement le plafond de 35 % d'endettement et ne peuvent pas dépasser une durée de prêt de vingt-cinq ans. Ces critères ont été fixés par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en janvier 2022, et les banques ne peuvent y déroger que pour 20% de leurs dossiers par trimestre, sous certaines conditions. Bien que le HCSF ait accordé en juin une certaine flexibilité supplémentaire aux banques, cette mesure profitera principalement aux investisseurs locatifs.
Cependant, la prolongation de la mensualisation du taux d'usure jusqu'en janvier 2024 pourrait permettre aux banques de retrouver des marges plus confortables dans le domaine des crédits immobiliers. Ce taux plafond, au-delà duquel les banques n'ont pas le droit de prêter, était calculé tous les trois mois jusqu'en janvier dernier. Face à la hausse rapide des taux de crédit, les banques rencontraient souvent des difficultés et devaient repousser de nombreux dossiers, ce qui a incité les autorités à agir en rendant son calcul mensuel. En juin, ce taux a dépassé les 5% pour la première fois depuis 2012.
Certains observateurs estiment que la reprise devrait survenir après l'été. Cependant, chez le courtier Vousfinancer, Sandrine Allonier est moins optimiste : « Les banques ne se sont pas remises à prêter, et la mensualisation du taux d'usure n'a eu aucun impact sur la réouverture du robinet du crédit. »
« Si l’inflation montre des signes de faiblesse et s’efface rapidement, il est tout à fait envisageable que les taux d’intérêt se stabilisent autour de 4% » analyse Olivier Lendrevie chez CAFPI, « Au contraire, si l’inflation persiste ces prochains mois, les taux d’intérêt pourraient atteindre 4,5% d’ici à la fin de l’année. ».
Source : Les Échos / reproduction interdite