Avec une chute de 31% à fin septembre sur un an, le marché de l'immobilier pour les professionnels subit la crise de plein fouet à Paris. Les régions, quant à elles sont boostées par l'intérêt grandissant des investisseurs pour les lieux de stockage. Les entrepôts représentent ainsi plus d'un tiers (36%) des montants investis en France par les entreprises, soit plus que l'investissement dans les bureaux (32%), selon les données de la société JLL.
Les investissements immobiliers en net recul
Les volumes investis dans les bureaux, commerces, entrepôts et autres activités professionnelles ont chuté de 22% en un an, atteignant 17,5 milliards d'euros à fin septembre 2020. « Avec le Covid, les transactions les plus importantes ont du mal à se faire. Les investisseurs qui mettent souvent des fonds propres dans leur emprunt sont plus frileux et se recentrent sur des plus petits contrats », indique Vincent Delattre, Directeur Investissement Régions au sein de la société de conseil JLL France, à La Tribune.
Toutefois, malgré ce ralentissement généralisé de l'activité immobilière, les régions se montrent particulièrement résilientes. « Alors que l'Ile-de-France connait une chute annuelle de 31% à fin septembre, le volume des transactions baisse de seulement 5% en régions », précise Vincent Delattre.
Un intérêt pour les grandes métropoles régionales
D'après les données de JLL France, les investisseurs se sont tournés en masse vers les grandes métropoles régionales (Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille et Lyon), et ce depuis 2014. « Les grandes métropoles sont intéressantes puisque les risques sont davantage mesurés. Il y a un phénomène de métropolisation de la France qui est indéniable », estime Vincent Delattre.
Sur 2020, aucune de ces métropoles n'a connu de chute vertigineuse. Lille, qui arrive deuxième (après Lyon -en excluant Paris), se retrouve presque au même niveau qu'en 2018 avec 384 millions d'euros d'investissement et Marseille s'en sort même mieux que l'an dernier avec 295 millions d'euros contre 192 millions l'an dernier. Les régions, dotées de plus de place que la capitale, profitent de l'explosion des investissements dans les entrepôts. Avec 1,9 milliard d'euros investis à fin septembre (+61% en un an), ces centres logistiques ont en effet été la classe d'actifs la plus prisée en régions et ont représenté 36% des montants investis, selon les données de la société JLL. Les bureaux, avec 1,7 milliard d'euros sur les trois premiers trimestres 2020, représentent quant à eux 32% et les commerces 28%.
Paris à la traine ?
Face à cette montée en puissance des régions, la capitale est-elle totalement délaissée au profit d'autres métropoles ? Avec son quartier d'affaires, Paris n'a toutefois pas dit son dernier mot.
Les montants investis dans l'immobilier d'entreprise de la capitale ont en effet stagné depuis six ans. Ils représentaient 11,5 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres 2014 contre 11,6 sur 2020, soit une maigre augmentation de... 1%. Or, sur la même période, les investissements de la ville de Lyon ont été multipliés par 2,5.
Sources : La Tribune / Reproduction interdite
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