Cela fait maintenant plusieurs mois que le Gouvernement revient régulièrement à la charge dans sa volonté de réformer en profondeur Action Logement, dont il souhaite revoir le financement, l’organisation et ses modes de prises de décisions.
Alors qu’il avait lancé en 2019 un gigantesque plan d'aide aux salariés, Action Logement va revoir ce plan « pour dégager de nouveaux financements en faveur du soutien à l'amélioration et au développement de l'offre de logements, et répondre aux enjeux nouveaux soulevés par la crise » a déclaré l'organisme dans un communiqué de presse commun avec le gouvernement. « Les axes du plan d'investissement volontaire signé en avril 2019 seront redéployés ».
Ce plan d’aide prévoyait plusieurs milliards d'euros afin d’aider les salariés sur de multiples plans, comme la mobilité et la rénovation de leur logement.
Ces changements, qui doivent être décidés d'ici à janvier, s'apparentent donc à un recentrage, en faveur duquel la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, s'était récemment exprimée.
Plusieurs mois de tensions
Ce réajustement intervient à un moment où l’organisme, géré par le patronat et les syndicats, entretient des relations tendues avec l'Etat qui lui a déjà prélevé un milliard d'euros pour alimenter le budget 2021 et, au-delà, compte réformer le fonctionnement de l'organisme.
Ce n’est pas la première fois que l’exécutif utilise la santé financière de cette institution, et de l’entité qui l’a précédée – le 1% Logement – pour pallier ses propres difficultés budgétaires. Le gouvernement avait relevé il y a deux ans de 20 à 50 salariés le seuil des entreprises assujetties à cet impôt, privant au passage Action Logement de 300 millions par an, s’engageant à compenser cette perte.
« Imaginer dans cette période la France sans les amortisseurs sociaux qu’elle s’est inventés, dont Action Logement est un modèle, c’est provoquer et accepter le déclassement de millions de salariés et l’affaiblissement corollaire des entreprises qui les emploient », a réagi Jean-Marc Torrollion le Président de la FNAIM.
L'Etat, d'un côté, patronat et syndicats, de l'autre, vont entamer des négociations à ce sujet début 2021, une fois évacuée la refonte du plan d'investissement. « Les échanges entre l'Etat et les partenaires sociaux porteront sur les points d'amélioration structurelle à mettre en œuvre et sur les évolutions de la gouvernance d'Action Logement », précise l'organisme et l'Etat dans leur communiqué.
Source : AFP – BFM Business / Reproduction interdite
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