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28 août 2023
Immobilier : pourquoi les SCPI ont moins la cote
L'engouement pour les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), qui ont enregistré des souscriptions record de près de 10 milliards d'euros en 2022, connaît un déclin ces derniers mois. On enregistre une collecte nette de 1,7 md d’euros au second trimestre 2023, soit une baisse de 28% par rapport au premier trimestre 2023 et de 35% par rapport au premier trimestre 2022. Ce désintérêt est attribué à plusieurs facteurs, dont la hausse des taux d'intérêt qui impacte durement cette option d'investissement traditionnellement considérée comme stable et rentable.
La hausse des taux a eu des conséquences significatives sur les SCPI, dont les rendements ont atteint 4,5% en 2022. Toutefois, cette performance est maintenant en compétition avec d'autres produits d'épargne publics. Les taux attractifs du Livret A et la concurrence accrue des contrats d'assurance-vie ont contribué à la diminution des souscriptions. De plus, cette hausse des taux a provoqué une réduction de la valeur des actifs des SCPI, entraînant certaines d'entre elles à abaisser le prix de leurs parts. Ainsi, récemment BNP Paribas, HSBC Reim ou encore Amundi ont amorcé la baisse du prix des parts de certaines SCPI.
Dans ce contexte, les SCPI bancaires, généralement moins rentables, subissent une baisse plus marquée de leur collecte par rapport à celles affichant des rendements plus élevés. On note une baisse de 50% entre le premier et le deuxième trimestre 2023. En revanche, les SCPI générant des rendements supérieurs à 6% semblent mieux résister à cette tendance à la baisse.
Le directeur général de la société de gestion Sofidy, Jean-Marc Peter, souligne que malgré ces vents contraires, la collecte totale des SCPI reste conforme aux normes des années précédentes. Les inquiétudes persistantes des Français concernant leur retraite continuent de soutenir cet intérêt. Jean-Marc Peter compare les SCPI à des véhicules de retraite à long terme, soulignant leur rôle essentiel dans la constitution de patrimoine pour la retraite : « Les SCPI sont des fonds de pension à la française. Mais ce ne sont pas des formules 1, capables de répercuter intégralement les baisses ou les hausses de prix de l'immobilier. Ce sont plutôt des grosses berlines allemandes, qui vont financer dans le temps les retraites des clients ».
Selon le nouveau ministre du logement, Patrice Vergriete, les SCPI pourraient jouer un rôle dans la résolution de la crise du logement. Il affirmait dans Le Parisien que « une partie de l'épargne des particuliers serait orientée vers le logement, et le volume de production de logements intermédiaires serait accru. » Une hypothèse intéressante à condition que les rendements soient au rendez-vous !