Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
Les conditions d’accès au crédit immobilier ont récemment été assouplies par les autorités françaises. Le but de ces nouvelles mesures est de favoriser les jeunes dans leur démarche d’accession à la propriété.
Ainsi, le montant des remboursements pourra désormais atteindre 35% (contre 33) des revenus mensuels et l’endettement pourra se faire sur 27 ans et non plus 25. Par ailleurs, les banques sont invitées à accepter jusqu’à 20% de dossiers ne respectant pas ces critères.
La hausse du taux d’endettement autorisé va permettre de prêter “à des gens qui étaient exclus du financement et qui méritaient pourtant un financement car très solvables", déclarait Philippe Taboret directeur général adjoint chez Cafpi. L’objectif est ici de permettre aux personnes disposant de peu de moyen, dont les jeunes, de parvenir à acheter un logement.
Risque d’augmentation des prix
Si ces nouvelles mesures doivent profiter aux zones rurales et aux villes moyennes, il existe cependant un risque pour les grandes métropoles françaises comme l’explique le journaliste économique, François Langlet : « Toute amélioration de la capacité d'emprunt des acheteurs se traduit immédiatement par une hausse de la demande, donc des prix. C'est-à-dire que le bénéfice des mesures d'aide à l'emprunt passe de l'acheteur au vendeur. »
Comme il l’explique, dans les grandes villes, ce sont les vendeurs qui ont bénéficié de la baisse du coût du crédit depuis une vingtaine d’années, « en clair, ils vendent plus cher, les acquéreurs sont plus endettés, mais ne peuvent pour autant acheter plus grand, à cause de la hausse des prix. » Le risque est donc de voir le même phénomène se reproduire dans les métropoles.
Hausse du pouvoir d’achat immobilier
Selon la FNAIM, le pouvoir d’achat immobilier a progressé de 6% en vingt ans, alors qu’en parallèle les revenus ont augmenté de 12% sur la même période et que les taux d’intérêt ont chuté. Pour François Langlet, ces chiffres s’expliquent justement par la hausse des prix, « et quand on regarde dans le détail, il y a des disparités importantes. En zone rurale, le pouvoir d'achat immobilier a pris 50%, parce que les prix ont baissé. À l'inverse, dans les dix plus grandes villes françaises, il a chuté de 20%. Et à Paris, il s'est effondré de 38%. »
Pour contrer ce phénomène, la seule bonne solution à ses yeux est donc d’augmenter l’offre dans les zones tendues, afin de rééquilibrer le rapport de forces entre les acteurs et les vendeurs.
Sources : RTL / Reproduction interdite
2- Prix de l’immobilier en 2021 : les prévisions se confirment
A l’approche de la fin de l’année, Price Hubble, spécialiste de la data immobilière, et Proprioo, agence immobilière en ligne, présentent leurs prévisions pour l’année à venir.
Après avoir anticipé, l’année dernière, une stagnation voire une baisse des prix à Paris, les bouleversements liés à la crise du Covid-19 confirment désormais cette tendance.
D’après Loeiz Bourdic, directeur de Price Hubble en France, il faut distinguer deux phénomènes en Ile-de-France : « Il y a une baisse des prix à Paris avec, sur les prix affichés, une année qui a effacé les gains et même des baisses au dernier trimestre face à une dynamique très forte en petite et grande couronne. »
Un besoin d’espace amplifié par la crise ?
Certes l’envie d’espaces et de verdure suite aux confinements et à la généralisation du télétravail peut en partie expliquer l’augmentation des prix en proche banlieue (+ 15% en Seine-Saint-Denis par exemple) mais selon Michel Mouillard, porte-parole de LPI-Se Loger et professeur d’économie « C’est un mouvement qui a commencé il y a une dizaine d'années et qui s'est accéléré avec l'assouplissement des conditions de crédit »
Selon les chiffres de Price Hubble, cette dynamique appelée « marché de report » se poursuivra en 2021. Le prix au m2 dans la capitale est déjà en baisse sur des surfaces au-delà de 80m2, les notaires du Grand Paris prévoient même une baisse des prix de 1,7% sur les trois prochains mois. A contrario, pour la petite couronne, la hausse des prix sur les maisons s’accélérerait dans les mois à venir !
Sources : Le Parisien / Reproduction interdite