L'immobilier neuf traverse actuellement une période de turbulences en France. Alors que les promoteurs immobiliers cherchent à écouler leurs stocks de logements, les acheteurs, confrontés à des prix en hausse et à des taux d'intérêt hypothécaires en constante augmentation, restent prudents.
Des « soldes » immobilières
Les promoteurs immobiliers déploient des stratégies commerciales pour attirer les acheteurs. Des réductions allant jusqu'à 10 000 euros sur des T2, des baisses de prix de 6 000 euros sur des T3, et même des remises de 40 000 euros sur des T5 sont observées. En prime, les frais de notaire sont souvent pris en charge, et les cuisines équipées sont installées gratuitement.
Des stocks en hausse et des réservations en baisse
Les chiffres du ministère de la Transition Écologique témoignent de la situation difficile du marché immobilier. Les réservations de logements neufs ont chuté de 39,9% en un an, portant le stock de biens à vendre à un niveau historiquement élevé, avec 127 000 appartements disponibles sur le marché. En outre, près d'un quart des réservations sont annulées à la dernière minute.
Les promotions commerciales peuvent être une épée à double tranchant. Les réductions sont souvent limitées dans le temps ou ne concernent qu'un nombre limité de logements.
Cependant, même avec ces réductions, les prix de l'immobilier neuf demeurent élevés, ne parvenant pas à compenser la chute du pouvoir d'achat immobilier des ménages, qui a baissé de 20% à 25% en un an.
Des disparités régionales
Les prix moyens au mètre carré varient fortement d'une région à l'autre. En Île-de-France, par exemple, les prix ont augmenté de 7,6% en un an, atteignant 5 636 euros le mètre carré à la fin du premier trimestre 2023. Dans certaines villes comme Le Mans, les prix du neuf ont quant à eux augmenté de 33,3% en un an.
Des propositions pour relancer le marché
Les professionnels de l'immobilier et les élus locaux réfléchissent à des moyens de relancer le secteur immobilier. Certains suggèrent de décourager la rétention foncière en modifiant les règles fiscales, tandis que d'autres proposent des incitations aux maires pour accélérer la construction de logements tout en finançant les infrastructures nécessaires.
« Aujourd’hui, si vous conservez un terrain plus de vingt-deux ans, vous êtes exonéré sur les plus-values, et si c’est plus de trente ans, vous ne payez plus les cotisations sociales. Il faut inverser ce mécanisme afin de libérer du foncier et créer un choc d’offre », souligne Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France,
Source : Le Monde / reproduction interdite