Le crowdfunding immobilier aura montré une belle résistance face à la crise sanitaire et économique, liée à la Covid-19. Avec 9,3% de rendement annuel (hors fiscalité) cet investissement offre parmi les meilleurs rapports, loin des 0,5% annuel du livret A.
Selon le baromètre Fundimmo-Hello Crowdfunding*, en 2020, les acteurs du secteur ont collecté 503 millions d’euros, soit une hausse de 35 % par rapport à 2019. Des chiffres encore plus impressionnants lorsque l’on regarde les sommes remboursées, avec 180 millions d’euros en 2020 contre 103 millions d’euros en 2019 (+75%).
« Le crowdfunding immobilier bat un nouveau record malgré la pandémie et la décroissance de l'immobilier neuf, commente Jérémie Benmoussa, président de l'association Financement participatif France et président du directoire de Fundimmo. Ce qui témoigne de la force du modèle confronté pour la première fois de ses cinq ans d'existence à une crise sévère. »
Dans le contexte actuel, les sommes levées par les plateformes de crowdfunding apportent aux promoteurs des fonds propres plus importants, ce qui leur permet de répondre aux nouvelles exigences des banques, qui demandent aujourd’hui autour de 15 % de fonds propres et jusqu'à 25 % à 30 % pour les opérations des marchands de biens, contre 10 % jusqu’alors.
Un risque existant
Malgré des chiffres impressionnants, il existe tout de même une possibilité de perdre sa mise. Dans le cas où il y aurait une défaillance du promoteur, la créance de l'investisseur privé, remboursable après la dette contractée auprès de la banque, sera rarement honorée.
Le taux de défaut moyen était de 0,16 % en 2020, soit une baisse de 0,41 point par rapport à 2019. Entre 2019 et 2020, le taux de retard moyen a baissé de 1,91 % (à 4,5%) pour les retards de moins de 6 mois et de 1,99 % (à 5,7 %) pour les retards de plus de 6 mois.
Cette baisse du risque est en partie due au resserrement des critères de sélection des projets. Par exemple, un projet devra être précommercialisé à plus de 50 % contre 30-40 % avant la crise sanitaire.
Sachant que, dans ce cas, tout n'est pas perdu pour les investisseurs. Puisque les intérêts courent encore pendant la période de retard, qui, selon les conditions du prêt, ne doit généralement pas dépasser six mois. Quelques plateformes prévoient même contractuellement un intérêt (de retard) supplémentaire de 1 %.
En outre, les plateformes disent avoir resserré leurs critères de sélection. L'évaluation des promoteurs passe notamment par le pourcentage de pré-commercialisation du projet. S'alignant sur la pratique des banques en la matière, elles exigent désormais plus de 50 % contre 30 à 40 % avant la crise.
Pour rappel, il y a un décalage d’environ 2 ans entre la collecte et les remboursements. Les effets de la crise sanitaire ne sont donc pas encore entièrement perceptibles. « La demande de financement participatif de la part des promoteurs devrait toujours être soutenue en 2021 et 2022 car les opérations prennent plus de temps (allongement des durées des chantiers et de la commercialisation des programmes) et les banques demandent plus de fonds propres, reconnaît Jérémie Benmoussa, mais, en corollaire, le rendement devrait un peu baisser et les taux de défaut et de retard augmenter dans la période. »
*Le baromètre de Fundimmo-Hello Crowdfunding agrège les données de 31 plateformes
Source : Les Echos / Reproduction interdite
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