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25 oct. 2023
PLF 2024 : un discret amendement augmente l’impôt immobilier
La préparation du budget 2024 réserve une surprise aux personnes redevables de l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), les députés socialistes ayant proposé de modifier la règle de calcul de cet impôt pesant sur certains propriétaires de biens immobiliers. Cet amendement, d'une grande technicité, pourrait avoir des conséquences significatives pour les contribuables assujettis ou proches du seuil d'imposition.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 vient d'être amendé en vue de modifier le calcul de l'IFI. Cette proposition a en effet été intégrée dans le projet après le recours à l'article 49-3, et malgré l'avis peu favorable de certains experts fiscaux à ce sujet. 


Halte à l’optimisation fiscale  

Cet amendement, tel que déclaré par le ministère des Finances, vise à supprimer l’optimisation fiscale dont jouissent les assujettis à l'IFI, qui leur permet de réduire artificiellement leur base d'imposition en déduisant certaines dettes de leur patrimoine. 
Actuellement, l’imposition se fait en fonction du mode de détention des actifs (pierre ou actions) immobiliers : si le foyer fiscal détient directement un bien immobilier, seules les dettes liées à ce bien sont déductibles ; mais si le patrimoine immobilier est détenu via une société (par exemple, une SCI), les dettes déductibles sont alors plus nombreuses, sans distinction de leur objet. L'amendement en question a ainsi pour objectif de gommer cette distinction en excluant du passif déductible les dettes qui ne sont pas liées à des actifs relevant de l'IFI. Plus simplement, seules les dettes immobilières seraient déductibles. 


Impact économique sur les contribuables 

Pour mieux comprendre les conséquences de cette modification, prenons un foyer assujetti à l'IFI qui possède 70 % des parts d'une société détenant elle-même 400 000 euros de biens immobiliers et 850 000 euros de liquidités et actifs financiers divers. Selon le droit en vigueur actuellement, la valeur de son patrimoine immobilier net du passif s'élève à 288 000 euros. Le foyer fiscal doit donc déclarer 201 600 euros d'actifs immobiliers soumis à l'IFI. Sous le nouveau régime expliqué plus haut, la valeur de la société passerait à 1 000 000 d’euros, le contribuable ayant donc 224 000 euros d'actifs immobiliers à déclarer au titre de l'IFI. 


Conséquences pratiques sur les formalités administratives  

Cette modification pourrait créer des contraintes opérationnelles pour les contribuables qui détiennent leur patrimoine immobilier au travers de sociétés : il est probable que le formulaire de déclaration de l'IFI soit ajusté pour intégrer cette nouvelle règle, car il devra désormais détailler les dettes déductibles. Cela complexifiera d’autant la formalité pour ces contribuables. Reste à savoir le nombre de sociétés qui seront concernées par cette réforme, Bercy n’ayant pas encore donné les détails de cette décision d’uniformisation des règles de déductibilité des dettes. 

Cet amendement témoigne toutefois, à nouveau, de l’imprévisibilité et de la complexité du droit fiscal français. Les contribuables assujettis à l’IFI découvriront le degré d’intelligibilité de cette nouvelle règle une fois la loi promulguée, la lourdeur de leurs obligations fiscales ne faisant que rappeler le caractère difficultueux de la conjoncture immobilière actuelle.  


Source : Les Echos / reproduction interdite 

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