Ce jeudi 9 novembre, David Abiker de Radio Classique a reçu François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France.
Cette enquête mensuelle est le résultat du travail des hommes et des femmes de la Banque de France sur le terrain qui interrogent chaque mois 8500 entreprises de toutes tailles, de tous les secteurs. Depuis des années, c'est le thermomètre le plus fiable de l'économie française. Il confirme un ralentissement dans tous les secteurs (industrie, service, bâtiment). Mais une croissance qui reste légèrement positive, l'enquête prévoit pour ce 4ème trimestre entre +0,1% et 0,2%.
Deux enseignements, des perspectives à la baisse
Sur l'inflation : 6% des industriels affirment avoir augmenté leur prix au mois d'octobre, c'est 4 fois moins qu'en octobre 2022.
L'inflation en zone Euro a été divisée par 3 en 1 an. Rappelons-le, en octobre 2022 nous avions atteint un pic à 10,6%. Aujourd'hui, elle est tombée à 2,9% en octobre 2023.
En France, nous étions à 7% en octobre 2022, nous sommes à 4% aujourd'hui. Malgré la volatilité à venir, la tendance est positive.
Le but étant de descendre à 2% d'ici 2025. En atteste, le prix du pétrole qui a baissé ces derniers jours.
Ralentissement de l'emploi qui se traduit par une baisse des difficultés de recrutements des entreprises
Aujourd'hui 44% des entreprises estiment avoir des difficultés à recruter. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France rappelle que le précédent cycle de ralentissement est survenu il y a 10 ans. A la sortie de la crise financière, le taux de chômage était monté au-dessus de 10%. Aujourd'hui, il est entre 7 et 8%. Concernant les taux d'intérêt : le problème reste l'inflation.
Révision du projet de loi de finances 2024 visée par un 49.3 mardi soir
Bercy avait de sérieuses réserves, l'Etat a passé outre : l'épargne du Livret A va financer l'industrie de la défense. Une victoire pour le milieu des Armées, engagé depuis des mois dans un bras de fer avec les banques françaises afin qu'elles ouvrent les vannes du financement.
Dans la version du projet de loi de finances 2024 visée par un 49.3 mardi soir, sur laquelle la Première ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement, il est désormais prévu que les ressources du livret d'épargne et du livret de développement durable et solidaire puissent financer « des entreprises, notamment petites et moyennes, de l'industrie de défense française ».
Aujourd'hui le Livret A a trois grandes affectations :
Assises des délais de paiement. Un ralentisseur de la croissance ?
Selon le bilan 2021, -40% des grandes entreprises payaient leurs fournisseurs sans retard, aujourd'hui nous sommes à 45%.
La BNF a pris l'initiative de s'intéresser à la cotation Banque de France au comportement de paiement. Sur un échantillon des 5 000 "entreprise", n'ayant aucune raison d'avoir des retards. Si c'est le cas, la BNF dégradera leur côte.
Sur les bilans 2022, parmi les 5 000 entreprises sélectionnées 635 entreprises ont été dégradées.
Les notes de la conjoncture économique de la BNF sont disponibles ici et les assises des délais de paiement ont commencé hier.
Source : Radio Classique / reproduction interdite