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13 nov. 2023
Changements de cap géographiques : la nouvelle cartographie des lieux de vie post-confinement
Lors d'une interview entre Sébastien Oliveau, géographe, et Didier Breton, démographe, les experts ont partagé leurs observations sur les changements démographiques en France post-Covid. Selon une étude de l'Insee, les grandes métropoles, notamment l'Ile-de-France, enregistrent davantage de départs depuis l'épidémie. Sébastien Oliveau souligne que la question de sacrifier la qualité de vie pour un salaire élevé en ville s'est intensifiée pendant les confinements, conduisant à des départs de familles.
Didier Breton ajoute que la hausse des taux d'intérêt pénalise les métropoles, provoquant une baisse des prix immobiliers plus prononcée. Alors que les métropoles avaient un solde migratoire positif avant la crise, Sébastien Oliveau confirme que désormais, il y a plus de départs que d'arrivées, bien que le solde naturel reste positif.
L'Ile-de-France est identifiée comme la grande perdante, avec un solde migratoire négatif qui s'aggrave. Cependant, Sébastien Oliveau préfère parler de rééquilibrage, soulignant que la diminution de la part de la population parisienne n'est pas nécessairement dramatique et pourrait entraîner une baisse des prix immobiliers.
Concernant la "démétropolisation", les experts estiment qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Les mouvements actuels pourraient être le résultat de précurseurs prêts depuis longtemps ou indiquer le début d'un phénomène plus important.
Sébastien Oliveau rejette le terme "exode urbain" comme excessif, soulignant que les zones gagnant des habitants sont souvent liées aux grandes agglomérations. Les populations quittant les métropoles se dirigent principalement vers des villes petites et moyennes attractives, en particulier le long du littoral atlantique.
Concernant l'intérieur des terres, Didier Breton constate que la "diagonale du vide" persiste, soulignant le rôle crucial des transports dans les redistributions de population. Le télétravail a effectivement modifié les choix de lieu de résidence, mais Sébastien Oliveau nuance en soulignant que tout le monde ne peut pas télétravailler, et certaines entreprises font marche arrière en raison des complications relationnelles.
En conclusion, Sébastien Oliveau et Didier Breton estiment qu'il est nécessaire d'attendre les prochains recensements pour évaluer la durabilité de ces changements démographiques post-Covid, et ils soulignent également l'impact potentiel du réchauffement climatique sur ces tendances.