Comprendre l'immobilier
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27 nov. 2023
L’hôtellerie épargnée par la crise immobilière
Dans un contexte de crise immobilière, l'industrie hôtelière semble se démarquer. « Personne ne s’attendait à un rebond aussi rapide après le Covid-19 », affirme Olivier Petit, directeur du cabinet de conseil spécialisé en hôtellerie In Extenso. Malgré des hausses des coûts liés à l'énergie et au personnel, de nombreux professionnels ont pu augmenter leurs tarifs, soutenus par une demande solide. Les investisseurs demeurent attirés par ce secteur, considéré comme un havre de stabilité.
Alors que d'autres segments immobiliers tels que les bureaux, le résidentiel et le commerce de détail connaissent des difficultés, l'hôtellerie se distingue en tant que domaine d'investissement attractif. Malgré des fluctuations dans la clientèle, avec une légère baisse depuis 2019 et des changements dans les habitudes de déplacement des voyageurs d'affaires après la crise sanitaire, les établissements compensent en grande partie par une augmentation significative des prix des chambres. Cette hausse tarifaire, de 11 % en un an et de 26 % par rapport à 2019, a contribué à une croissance notable du RevPAR, indicateur clé de rentabilité par chambre. « Ces bonnes performances touchent toutes les catégories d’hôtel, du plus économique au plus luxueux », déclarait Sylvie Bergeret, du cabinet MKG, lors d’un forum consacré aux investisseurs, début novembre.
La pratique émergente du "bleisure" a également permis aux hôtels d'étendre la durée des séjours, attirant ainsi de nouveaux publics. Cependant, malgré ces performances globalement positives, certains établissements en périphérie des villes ou dans des zones peu touristiques rencontrent des difficultés, notamment en raison de hausses importantes des coûts énergétiques et de problèmes de trésorerie. « Depuis septembre, je vois de plus en plus d’hôteliers qui arrêtent leur activité car ils sont épuisés, car ils manquent de personnel, constate M. Soleilhavoup, directeur du réseau Logis. On voit aussi de plus en plus d’hôtels en difficultés financières, notamment ceux qui ont des fortes hausses de facture d’énergie, qui étaient un peu fragiles dans leur trésorerie et n’ont pas pu répercuter ces hausses sur les prix des chambres. »