Comprendre l'immobilier
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15 déc. 2023
Quelle baisse de prix en cas de mauvais DPE ?
La baisse des prix des biens immobiliers énergétiquement peu performants s'étend désormais à l'ensemble du territoire, marquant une évolution significative par rapport à 2021, que le bien concerné soit un appartement ou une maison ancienne. Cependant, des disparités importantes persistent entre régions. Selon la dernière étude sur la "valeur verte" des logements publiée par le Conseil supérieur du notariat (CSN), le prix moyen d'un appartement classé F ou G varie de -4 % à Paris à -11 % dans le Grand-Est et les Hauts-de-France (calcul par rapport au prix d'un appartement similaire plus économe : étiquette D, utilisée comme référence par les notaires).
La mise en place de la loi Climat et Résilience en août 2021, mettant en place un nouveau DPE et un calendrier d'interdiction de location des passoires thermiques, a contribué à cette évolution, faisant passer le nombre de ces biens de 5,2 millions à 6,57 millions en France.
« Aujourd’hui, les acheteurs ont intégré l’impact d’un mauvais DPE et s’en servent pour obtenir un prix plus bas afin de compenser les dépenses d’énergie ou de rénovation à venir. Côté vendeurs, la détention d’un tel bien représente une charge financière en termes d’entretien. Plus ils attendent, plus ça leur coûtera cher de le conserver » indique Édouard Grimond, porte-parole du CSN.
De grandes disparités régionales sont constatées, avec notamment un impact plus marqué dans certains territoires en raison de conditions climatiques et de typologies de construction plus énergivores.
En revanche, une bonne performance énergétique apporte une "plus-value verte", notamment en Normandie, où les appartements classés A ou B se sont vendus en moyenne 20 % plus cher en 2022 que ceux classés D. Un effet possible de la rareté. Cependant, dans les marchés tendus, comme en Île-de-France, la valeur verte a moins d'impact sur les prix (+4 % et +6 % en petite et grande couronne).
Paris enregistre le plus grand nombre de ventes de passoires thermiques, au 2ème trimestre 2023, elles constituent 32 % des ventes d’appartements F et G dans la capitale, équivalant à plus de 2 fois le nombre de ventes au 2ème trimestre 2021.
A échelle nationale, 18 % logements vendus début 2023 sont énergivores, une hausse de 7 points par rapport à 2021. Or, les notaires estiment que les décotes vont se poursuivre, nombre de propriétaires de “ passoires vendent car ils n’ont pas envie ou les moyens de se lancer dans des travaux » indispensables pour pouvoir augmenter le loyer ou vendre à meilleur prix “ ajoute Edouard Grimond.