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19 jan. 2024
Rénovation énergétique : des DPE qui n’inspirent pas confiance
La cacophonie autour de la transition écologique a longtemps été donné à la rénovation thermique des bâtiments l’image d’une opportunité idéale, alliant pouvoir d'achat et réduction des émissions. Selon McKinsey en 2007, l'isolation des bâtiments était la méthode de décarbonation la plus rentable, promettant un gain de 150 euros par tonne de CO2 évité. Les gouvernements occidentaux, enthousiasmés par cette idée, ont mis en place diverses incitations à l'isolation.
Cependant, la réalité a déçu, les particuliers n’ont finalement montré qu'un intérêt limité estimant que ces projections étaient surévaluées. Une étude de 2020 souligne d’ailleurs que 10 000 euros investis dans des travaux de rénovation énergétique équivalent à 11,1 % de diminution de leur facture, soit 165 euros. Le remboursement de l'investissement initial prendrait 60 ans. Cependant, les travaux se révèlent bénéfiques sur le plan environnemental, réduisant les émissions annuelles d'un ménage de 17,2 %.
Pour encourager les ménages, l’État a renforcé a augmenté l’enveloppe de MaPrimeRénov’ et renforcé la réglementation du DPE. Les logements mal classés, environ 4,8 millions en France, doivent être rénovés sous peine d'interdiction de location et de sanctions pour les propriétaires occupants.
Cependant, ces interdictions suscitent des réactions négatives dans le contexte de la crise immobilière française. Des inquiétudes sont soulevées quant à la fiabilité du DPE, avec des variations significatives pour un même logement en fonction du diagnostiqueur. Un rapport récent remet en question la validité du système, indiquant que la hausse de la consommation d'énergie entre des logements bien et mal classés est six fois moins importante que prévu par le DPE. Les ménages semblent capables d'ajuster leur consommation en fonction de divers facteurs, y compris les revenus et l'étiquette DPE.
Le ministre de l'Écologie s'est donc engagé à réévaluer le calcul du DPE pour les petites surfaces.