En France, l'immobilier traverse une période difficile marquée par des préoccupations croissantes, parmi lesquelles la crainte d'une crise sociale. Malgré les intentions du gouvernement de mettre en place des mesures importantes pour y remédier, et notamment un plan visant à stimuler l'offre annoncé par le Premier ministre, la situation semble hors de contrôle.
Les problèmes rencontrés, de nature structurelle et conjoncturelle, affectent de nombreux acteurs. Ces difficultés se manifestent de manière significative dans le résidentiel. La hausse brutale des taux d'intérêt des prêts immobiliers, la difficulté d’accès au crédit et l’inflation continue ont mis fin à l'optimisme qui a régné dans le secteur au cours de la dernière décennie. Cette inversion de tendance se traduit par une baisse sensible du nombre de transactions immobilières dans l’ancien en 2023, atteignant le niveau le plus bas des 50 dernières années.
Cette nouvelle dynamique se traduit également par un recul des prix, une première depuis 2015, après plusieurs années de hausse constante (-1,8 %, en moyenne, en 2023, après +4,6 % en 2022). En 2024, on prévoit une accélération de cette correction des prix, bien que certains facteurs puissent atténuer cette tendance baissière.
L'assouplissement du financement immobilier
La difficulté d'accès au crédit est une cause majeure du ralentissement du marché de l'accession à la propriété, mais des signes d'amélioration commencent à émerger. Après la hausse des taux, une stabilisation voire une légère baisse est observée (te taux moyen est estimé à 4,23 % en janvier 2024). De plus, des initiatives visant à assouplir les conditions d'octroi de crédit sont envisagées, ce qui pourrait stimuler le pouvoir d'achat immobilier des ménages.
La vigueur de la demande
La diminution du nombre de ventes en 2023 (875.000 transactions) est à mettre en perspective avec 3 années d’explosion des ventes (en 2021 : 1,207 de transactions). Et l’apport personnel augmentant, un certain nombre d’opérations ont été réalisées sans emprunt. Malgré la contraction du marché, les aspirations des Français à devenir propriétaires restent fortes, ce qui pourrait contribuer à maintenir une certaine résilience dans le secteur immobilier résidentiel.
Le desserrement des obligations de rénovation énergétique
Par ailleurs, la pression à la baisse sur les prix, notamment en raison des contraintes de rénovation énergétique des logements, pourrait être atténuée par des ajustements réglementaires à venir (révision du mode de calcul du DPE…).
En résumé, bien que l'immobilier français traverse une période difficile marquée par une baisse des transactions et des prix, des signes d'amélioration commencent à se manifester, notamment avec une légère détente sur le marché du crédit. Cependant, l'évolution future dépendra largement de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des mesures efficaces pour stabiliser le marché et répondre aux besoins des citoyens en matière de logement.
Source Les Echos / Reproduction interdite