Comprendre l'immobilier
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22 avr. 2024
DPE : quels effets sur le marché de l’immobilier ?
Le récent rapport de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, dévoilé le 16 avril et portant sur le marché des crédits immobiliers au premier trimestre 2024, examine spécifiquement l'impact du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sur les transactions immobilières. Cette étude, basée sur des données internes collectées entre 2015 et fin mars 2024, met en évidence trois principaux points.
Premièrement, elle révèle que ce sont les acheteurs les plus fortunés qui acquièrent le plus souvent des logements considérés comme « énergivores », catégorisés F ou G dans le DPE. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas exclusivement les ménages les moins aisés qui optent pour ces biens. En effet, environ 20,9 % des acquéreurs gagnant plus de 5 fois le SMIC achètent des logements mal classés, contre 18,6 % pour ceux gagnant moins de 2 fois le SMIC. Cette tendance surprenante s'explique en partie par la capacité financière des ménages les plus riches à entreprendre des travaux de rénovation après l'acquisition. En revanche, les primo-accédants ayant des revenus moyens deviennent propriétaires de logement neufs notamment avec l’aide du prêt à taux zéro (PTZ).
Deuxièmement, contrairement à l'idée reçue selon laquelle les banques seraient réticentes à financer des logements énergivores, le financement de ces passoires thermiques est en progression. Malgré une diminution globale du marché immobilier et des difficultés d'accès au crédit, notamment pour les ménages aisés, le poids des logements mal classés (F et G) s'est accru.
Enfin, l'Observatoire Crédit Logement/CSA confirme l'impact du DPE sur le prix de vente des biens immobiliers. Les propriétaires de biens mal classés doivent consentir à une décote de prix significative lors de la vente. Cette tendance s'accentue au fil du temps, avec une différence de prix de vente au mètre carré de -9,7 % pour un bien classé G par rapport à un bien classé D en 2023, alors que cet écart était de -5,4 % en 2022. Les marchés immobiliers très tendus et touristiques, comme Paris et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, résistent tout de même à cette tendance, avec des décotes moins importantes pour les biens mal classés.