Comprendre l'immobilier
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29 mai 2024
Un marché immobilier parisien en berne
Tandis que l’immobilier de luxe parisien semble mieux résister à la crise actuelle, avec des prix au mètre carré dépassant les 16 000 euros aux alentours des Champs-Élysées par exemple, le marché souffre. Les ventes globales ont chuté de 30 % en deux ans, malgré une baisse continue des prix.
C’est un constat, le marché immobilier parisien, autrefois dynamique, peine à se redresser depuis la fin de la crise sanitaire. Les prix baissent sans attirer plus d'acheteurs. Malgré une légère baisse des taux de crédit, passant de 4,5 % à 3,8 % sur vingt ans, les ventes restent au ralenti. Élodie Frémont, porte-parole de la chambre des notaires de Paris, affirme : « On peut parler de crise ancrée ». Samuel Berrih, propriétaire de plusieurs agences Keller Williams, confirme la difficulté des transactions, l’imputant à la cherté du crédit.
Le nombre de transactions a chuté à 5 800 au premier trimestre, soit une baisse de 18 % sur un an et de 30 % sur deux ans, rappelant les niveaux atteints après la crise des subprimes en 2009. Loïc Cantin, président de la FNAIM, explique que des prix élevés nécessitent de gros crédits, difficiles à obtenir actuellement : « Plus les prix sont élevés, plus cela oblige à avoir une enveloppe de crédit importante. Or dans un moment où la capacité d’emprunt est réduite, l’impact est immédiat. Il faut une décélération des prix. »
Les prix moyens ont déjà chuté de 14 % depuis le pic de 2020 et de 8 % sur un an, s'établissant à 9 490 euros par mètre carré au premier trimestre 2024. Les variations de prix sont importantes selon les quartiers. Les acheteurs, conscients des baisses, tentent de négocier des réductions significatives, jusqu'à -30 %, sans grand succès, créant un blocage supplémentaire sur le marché.
Les investisseurs, quant à eux, désertent le marché en raison de la rentabilité réduite des locations, des obligations de rénovation pour les passoires thermiques, et de la réglementation des loyers. La performance énergétique devient cruciale, avec de nombreux acheteurs refusant de visiter des biens classés en dessous de D ou E.
La réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) prévue en juillet pourrait améliorer la situation de certains petits appartements, mais ne suffira pas à relancer le marché. Pour beaucoup, il faudrait une baisse supplémentaire des prix ou des taux de crédit plus favorables pour véritablement redynamiser les ventes.