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07 juin 2024
Crédit immobilier : les risques climatiques, un nouveau critère de refus ?
Face à l'augmentation des sinistres climatiques tels que les inondations et les sécheresses, l'obtention de prêts immobiliers pourrait se compliquer dans certaines zones. Les banques deviennent de plus en plus attentives aux risques environnementaux avant d'accorder un financement.
Avec la recrudescence des catastrophes naturelles - inondations, grêles, tempêtes, et autres mouvements de sols - les dommages causés aux biens immobiliers se multiplient. Ce phénomène suscite une vigilance accrue des banques sur les dossiers de prêts dans les zones à risque. Les sécheresses et fortes pluies, par exemple, accentuent les mouvements des sols argileux, entraînant des fissures dangereuses pour les bâtiments. L'immersion prolongée des fondations lors d'inondations favorise, quant à elle, les moisissures.
Les courtiers observent que les établissements financiers deviennent plus réticents à financer des biens situés en bord de mer ou en zones inondables, en raison de la montée des eaux. Laura Martino, directrice chez CAFPI, souligne cette nouvelle prudence, tandis que certaines banques régionales commencent même à refuser ces financements. Selon Muriel Friquet, responsable régionale chez CAFPI, les banques évaluent désormais la capacité d'épargne des emprunteurs pour parer aux catastrophes potentielles.
Les établissements bancaires contactés, comme la Banque Postale et le groupe BPCE, affirment n'avoir aucune politique spécifique pour les zones à risque. Néanmoins, des réflexions sont en cours, notamment à la Société Générale. Les organismes garantissant les prêts, comme Crédit Logement, maintiennent que les risques physiques sont couverts par les assurances, concentrant leur attention sur la solvabilité de l'emprunteur.
Un rapport de la Banque de France indique que le secteur bancaire semble maîtriser ces risques à court terme, mais des tensions sont prévues à l'horizon 2050. La pérennité du régime catastrophe naturelle, en déficit depuis 2015, est mise en question par les projections de hausse des sinistres, poussant le gouvernement à augmenter les cotisations d'assurance et à envisager d'autres mesures d'adaptation au changement climatique.
Source : Le Monde / reproduction interdite