Comprendre l'immobilier
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10 juil. 2024
Immobilier de bureau : les SCPI santé sont rattrapées par la crise
La crise de l'immobilier d'entreprise, amplifiée par l'effet boule de neige, touche durement les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), populaires auprès des Français pour préparer leur retraite.
Après les bureaux, affectés par la hausse des taux et le télétravail, c'est maintenant l'immobilier de santé (Ehpad, centres médicaux) qui souffre. Des fonds tels que Pierval Santé (3,2 milliards d’euros de capitalisation) ont récemment réduit leurs dividendes de 15 %, une première depuis leur création en 2014. Cette SCPI a investi massivement dans des centres médicalisés neufs qui n'ont pas forcément trouvé de locataires. Cette situation entraînant ainsi des paiements sans rentrées d'argent immédiates, surtout avec la baisse des souscriptions (-63% au premier trimestre 2024).
La directrice immobilier d’Euryale AM, Isabelle Clerc, reconnaît que les engagements financiers pèsent sur le rendement de la SCPI. Par ailleurs, la concurrence de nouvelles SCPI offrant des rendements plus attractifs (7-8 % contre 4-5 % pour les SCPI de santé) refroidit les épargnants. Même si l'immobilier de santé reste demandé, certains investisseurs hésitent à cause des inquiétudes sur la rentabilité future.
En outre, Pierval Santé n'est pas le seul fonds à subir ces difficultés. Primovie, une SCPI majeure avec 5,2 milliards d’euros de capitalisation, fait face à des retraits massifs de la part des institutionnels et voit des centaines de milliers de parts en attente de retrait. Les mauvais choix de diversification, notamment l'investissement dans de grands bureaux en périphérie, ont aggravé la situation, entraînant une baisse de 9 % du prix de la part en février dernier.
Cette baisse accentue l'incertitude pour les clients, souvent déjà exposés à des SCPI de bureaux dans leurs portefeuilles. La crise immobilière continue donc de faire des ravages.