Comprendre l'immobilier
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28 août 2024
L'incertitude politique freine le marché immobilier et accentue l'attentisme
Le marché de l'immobilier ancien est freiné par l'incertitude politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, entraînant un attentisme chez de nombreux acheteurs. La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) anticipe désormais pour 2024 un volume de ventes de logements anciens compris entre 760.000 et 780.000 unités, soit une baisse de 11 % à 13 % par rapport à 2023.
Malgré une nouvelle baisse des taux d'intérêt immobiliers, les mois de juillet et août n'ont pas vu de reprise significative. Loïc Cantin, président de la Fnaim, souligne que l'attentisme domine depuis le 9 juin, date de la dissolution parlementaire. Elodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières de la Chambre des notaires du Grand Paris, note également un « défaitisme » croissant parmi les acheteurs, avec un recul des ventes et des prix.
En août, les signatures de vente ont chuté de 10 % par rapport à l'an dernier et de 20 % par rapport à août 2022. Les dépôts de dossiers ont également diminué de 10 % et 30 %, respectivement. Elodie Frémont signale également l'absence d'acheteurs étrangers et une augmentation des rétractations post-élections législatives, notamment de la part d'acquéreurs américains effrayés par les résultats politiques.
Parallèlement, les dons d'actifs immobiliers se multiplient, notamment en raison de craintes liées à une fiscalité potentiellement renforcée. Ces donations concernent principalement des biens en nue-propriété, avec réserve d'usufruit, entre parents et enfants.
Malgré ces difficultés, certains acteurs du secteur gardent espoir. Guillaume Martinaud, président d'Orpi, mentionne que la stabilisation des taux d'intérêt apporte un « souffle positif », bien que fragile. Cependant, le réseau a enregistré un recul de 10 % des ventes depuis juillet. Chez ERA Immobilier, les ventes sont en hausse depuis février, malgré un léger ralentissement en juillet, attribué à la dissolution de l'Assemblée et aux Jeux Olympiques.
Sur le marché des logements de prestige, Richard Tzipine, directeur général de Barnes, se réjouit d'un été satisfaisant, notant que certains acquéreurs étrangers ont profité des JO pour faire des offres. Le troisième trimestre 2024 s'annonce similaire à celui de 2023, bien que le début d'année ait été en retrait.
Loïc Cantin conclut en rappelant que, malgré l'incertitude, des transactions continuent de se réaliser, notamment pour des ménages contraints de déménager. Cependant, l'incapacité de se projeter vers l'avenir pousse certains à différer leur achat, ce qui contribue à la baisse attendue des ventes pour 2024.