Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
11 sep. 2024
Taxe foncière : un tête-à-tête fiscal entre propriétaires et collectivités locales
Depuis la suppression de la taxe d'habitation, les propriétaires immobiliers en France font face à une nouvelle réalité fiscale. Désormais seuls contributeurs face aux collectivités locales, ils voient leur taxe foncière grimper d'année en année. En 2023, cet impôt a encore augmenté de 4 % en moyenne, après des hausses similaires en 2021 et 2022. Sur dix ans, la taxe foncière a bondi de 30 % ! On estime que la taxe foncière rapporte environ 40 mds, sit près de la moitié des recettes de l’impôt sur le revenu.
Deux raisons principales expliquent cette hausse : d'une part, une réforme prévue pour 2028 qui actualisera la valeur locative des biens, basée sur des données qui n'ont pas été révisées depuis les années 1970. Cette mise à jour, censée mieux refléter la réalité du marché actuel, risque de faire exploser la facture pour de nombreux propriétaires, notamment ceux possédant des biens anciens dans les grandes villes. D'autre part, la suppression de la taxe d'habitation a réduit les sources de revenus fiscales pour les communes, les poussant à se tourner davantage vers la taxe foncière.
Pour les villes, augmenter la taxe foncière est devenu un moyen facile de combler les déficits budgétaires. Résultat : les propriétaires sont les premiers à en subir les conséquences, souvent jugés solvables et captifs. Cette tendance risque de se poursuivre, d’autant que certaines communes envisagent même de surtaxer les résidences secondaires dans les zones tendues.
Ironiquement, alors que le pays connaît une crise de la construction et que le besoin de logements reste crucial, cette pression fiscale sur les propriétaires pourrait décourager les investissements immobiliers, ajoutant une complexité supplémentaire au marché immobilier déjà tendu en France. Les propriétaires, autrefois perçus comme des contribuables privilégiés, deviennent ainsi les « dindons de la farce » de la fiscalité locale.