Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

09 sep. 2024
Le revers de médaille du mépris du Président de la République pour l’immobilier
Le nouveau gouvernement Barnier doit faire face à de nombreuses priorités après 8 semaines de pause, telles que le budget, l'assurance-chômage ou encore l'avenir de la réforme des retraites. Toutefois, il est probable que l'immobilier ne soit pas une priorité immédiate, malgré l'urgence de la situation. En effet, la crise du logement, qui montrait des signes d'amélioration au deuxième trimestre, s'est aggravée cet été. La baisse des taux d'intérêt n'a pas suffi à rassurer les ménages. Les estimations sont préoccupantes : seulement 750 000 transactions dans l'ancien et à peine plus de 250 000 constructions neuves attendues cette année.
Emmanuel Macron devrait finalement parvenir à effacer le rêve de Nicolas Sarkozy de 2007 d'une "France des propriétaires". Dès 2017, Emmanuel Macron avait exprimé ses doutes quant à une société de propriétaires, évoquant la rigidité géographique et sociale que cela pourrait engendrer. Il a aussi transformé l'ISF en impôt sur la rente immobilière, Cette posture a plutôt pour cible les professionnels de l'immobilier, qui, selon lui, s’enrichiraient sans prise de risque et en bénéficiant indûment des aides publiques. 
 
Cette position a été renforcée par des mesures fiscales (IFI, suppression de la taxe d'habitation) et l’absence d’actions face à la crise du secteur immobilier, aggravée par la transition écologique qui pousse à passer de la construction à la rénovation. Les promoteurs voient leurs résultats chuter, et le taux de propriétaires en France diminue doucement après des années de croissance, passant de 57,8 % en 2014 à 57,2 % en 2023. Ce déclin touche particulièrement les jeunes et les ménages modestes. 
 
Si cette tendance se poursuit, elle pourrait avoir des conséquences sur la culture politique du pays. La propriété, considérée par Tocqueville comme un pilier des sociétés civilisées, est vue comme un élément de cohésion sociale. Son déclin pourrait accentuer les divisions, poussant une partie de la population à soutenir des politiques extrêmes. 

 

Source : Le Figaro / Reproduction interdite 

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