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18 sep. 2024
Crowdfunding immobilier : un investissement encore attractif malgré les turbulences ?
Le dernier baromètre Forvis Mazars et France FinTech met en lumière un ralentissement de la collecte en crowdfunding immobilier, alors que la hausse des taux de crédit fragilise le secteur. Pourtant, ce type d’investissement reste attractif, bien que plus risqué qu’auparavant. Alors, faut-il continuer à y croire ?
Un recul marqué dans la collecte 

La France, leader européen du crowdfunding immobilier, a vu 1,3 milliard d’euros levés en 2023, un chiffre stable malgré une crise immobilière sous-jacente. Mais le premier semestre 2024 marque un coup d'arrêt, avec une collecte en baisse de 25 % par rapport à l’an dernier, selon le baromètre Forvis Mazars et France FinTech. La hausse des taux d’intérêt a freiné les transactions, rendant plus difficile pour les promoteurs de vendre leurs biens et de lancer de nouvelles opérations. 

Hausse des défauts de remboursement 

Cette situation se reflète dans l'augmentation des retards et des défauts de remboursement. Les retards de moins de six mois sont passés de 6,8 % en 2022 à 8,7 % en 2023, tandis que ceux dépassant six mois explosent, atteignant entre 15 et 20 %. Pire encore, entre 4 et 6 % des projets ont fait l’objet de procédures collectives, un signe préoccupant pour les investisseurs, une situation qui ne devrait pas s’arranger dans les mois à venir.   

Sélection plus stricte des projets 

Malgré ces signaux d’alarme, tous les projets ne sont pas à risque. Les plateformes de crowdfunding se montrent désormais plus sélectives, et les rendements des projets lancés récemment sont toujours attractifs, avoisinant les 10,9 % en moyenne. Néanmoins, le contexte immobilier incertain devrait continuer de peser sur ce type d’investissement au moins jusqu’à la fin de l’année 2024. 

Diversification et nouvelles opportunités 

Face à la conjoncture immobilière délicate, certains acteurs du crowdfunding commencent à diversifier leurs projets. C'est le cas de Baltis, qui se lance dans des secteurs comme les énergies renouvelables et la mobilité. Les rendements y sont plus faibles (7,43 % en moyenne), mais le risque de défaut reste, pour l’heure, quasi nul. 

D’autres opportunités se présentent également avec l’investissement dans le capital de petites entreprises, notamment les Jeunes Entreprises Innovantes (JEI). Ce dispositif fiscal renforcé par la loi de finances 2024 pourrait attirer davantage d’investisseurs dès le second semestre. Bien que risqué, cet investissement permet des sorties potentiellement très rémunératrices à long terme. 

Malgré les difficultés du secteur immobilier, le crowdfunding reste une option intéressante, avec des rendements attractifs pour les projets bien sélectionnés.  


Source: Les Échos / reproduction interdite  

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