Comprendre l'immobilier
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04 nov. 2024
Logements vacants : vers une surtaxe à Paris ?
La Ville de Paris veut réduire le nombre croissant de logements vacants, estimé à 145 000. Pour cela, un amendement propose de tripler la taxe sur les logements vacants (de 2 000 à 6 000 euros par an), dans l'espoir de remettre ces biens sur le marché local. Ce phénomène de vacance et de sous-occupation, qui inclut également les résidences secondaires, touche près de 262 000 logements, soit 19 % du parc immobilier parisien, dont 9,2 % sont totalement inoccupés.
La crise du logement à Paris se renforce, avec une offre locative divisée par deux depuis 2021, notamment pour les logements abordables, rendant la recherche de logement de plus en plus difficile. Le groupe SeLoger alerte sur un marché locatif déséquilibré, et PriceHubble rapporte une baisse de 61 % des petites annonces à Paris entre 2021 et 2024.
Pour l'élu communiste Jacques Baudrier, cette augmentation de taxe pourrait inciter à relouer les biens, libérant jusqu'à 100 000 logements à Paris. Il s'inspire d'exemples internationaux comme Vancouver, où la taxe est dix fois plus élevée, et d'autres pays européens comme l'Espagne et la Belgique, qui dissuadent activement la vacance. Cependant, des voix critiques, dont la FNAIM, soulignent que les contraintes légales découragent la localisation, notamment les restrictions sur les logements énergivores. « Les propriétaires n’ont pas tous les moyens de faire des travaux, ni ne souhaitent se défaire de leur patrimoine qui peut servir en cas de besoin. Si la vacance augmente à Paris, c’est la faute des politiques publiques qui dissuadent de mettre en location. Comment ne pas devenir attentiste face aux contraintes de l’encadrement des loyers et du calendrier d’interdiction de louer un bien énergivore : d’ici à 2034, 60 % des logements parisiens seront interdits à la location ! », souligne Olivier Princivalle, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) du Grand Paris.