Comprendre l'immobilier

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20 nov. 2024
Immobilier  : aveuglement de l’État face à la situation
Depuis trois ans, l’État persiste à ignorer les conséquences de ses décisions sur le secteur immobilier, malgré la suppression des dispositifs d’aides comme le Pinel et le prêt à taux zéro. Couplée à une hausse sans précédent des taux d’intérêt (+450 points de base entre 2022 et 2023), cette politique procyclique a contribué à l’effondrement du marché.
En novembre 2024, le nombre de transactions dans l'ancien a chuté de 1,2 million à 750 000 sur un an, et les réservations dans le neuf sont passées de 130 000 à 55 000. Cet effondrement a réduit drastiquement les recettes fiscales : les droits de mutation devraient rapporter 13 milliards d’euros en 2024 contre 20 milliards en 2022, tandis que le manque à gagner sur la TVA des logements neufs atteint 4 milliards d’euros. 

Les départements, fortement dépendants des droits de mutation (21 % des recettes en 2022), subissent de plein fouet cette baisse. En réponse, le projet de loi de finances 2025 prévoit un effort de 5 milliards pour les collectivités, dont 2 milliards pour les départements. Pour compenser, le gouvernement propose de relever temporairement la taxe départementale sur la publicité foncière à 5 %, espérant générer 1,4 milliard d’euros supplémentaires. 

Cependant, cette solution risque d’aggraver la situation. La France figure parmi les pays où les transactions immobilières sont le plus taxées (0,71 % du PIB contre 0,47 % dans l’OCDE), ce qui freine la mobilité résidentielle et pèse sur les primo-accédants. Avec des taux d’intérêt encore élevés et un marché bloqué, la reprise des transactions reste incertaine. Un entêtement de l’État presque coupable comme le souligne Robin Rivaton, essayiste et DG de Real Estech Europe qui précise que « si rien ne change, il ne restera qu’à inscrire sur les cheminées de Bercy : « Je n’ai pas voulu cela » ». 

 

 

Source : Les Echos / reproduction interdite 

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