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20 nov. 2024
Ville de Paris : 650 millions d’euros préemptés en 2 ans 
Entre janvier 2023 et octobre 2024, la Ville de Paris a réalisé 84 opérations d’acquisition immobilière, principalement par préemption, selon une étude de Newmark. Ces actions ont porté sur plus de 2 000 logements, majoritairement issus du parc privé, représentant une enveloppe globale de 1,1 milliard d’euros. Parmi ces acquisitions, 69 ont été effectuées via la préemption, un mécanisme permettant à la collectivité d’acheter prioritairement un bien immobilier mis en vente. Les préemptions à elles seules ont mobilisé près de 650 millions d’euros, faisant de la Ville et des bailleurs sociaux les principaux acteurs du marché résidentiel parisien, devant les investisseurs privés et institutionnels.

Objectif : 40 % de logements publics à l’horizon 2035 

Face à la crise du logement et à la difficulté de développer de nouvelles constructions, Paris privilégie l’acquisition de biens existants pour transformer des logements privés en logements sociaux et abordables. L’objectif : atteindre 40 % de logements publics d’ici 2035, répartis entre 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables. Cette politique répond à une demande croissante, avec près de 300 000 demandes de logements sociaux enregistrées en 2023 (+7,2 % en un an). 

 

Une répartition ciblée 

Paris applique une stratégie localisée, visant à combler les déficits en logements sociaux à l’échelle des quartiers, même dans des arrondissements déjà bien dotés. Par exemple, le 38-40 avenue des Gobelins, dans le 13 arrondissement, a été préempté malgré un taux élevé de logements sociaux dans cet arrondissement, en raison des besoins spécifiques du quartier concerné. 

 

Des effets sur le marché immobilier privé 

Cette intervention massive de la Ville réduit le parc locatif privé, en retirant un nombre significatif de biens du marché, ce qui pourrait accentuer la tension locative et la hausse des prix, selon Newmark. Le contexte économique actuel, marqué par une baisse des prix immobiliers et une moindre demande des investisseurs institutionnels et privés, rend cette stratégie encore plus accessible pour les bailleurs sociaux. 

Cependant, cette politique soulève des questions sur ses effets à long terme, notamment sur la disponibilité et l’accessibilité des logements dans la capitale. 

 

Source : Le Figaro Immobilier / reproduction interdite 

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