Comprendre l'immobilier

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04 déc. 2024
Quid de la baisse des taux de crédits enclenchée si le gouvernement venait à tomber ?
L’incertitude politique en France, notamment le risque d’une chute du gouvernement Barnier, suscite des interrogations sur ses répercussions possibles sur le marché immobilier. Depuis près d’un an, la baisse continue des taux de crédit immobilier a permis au secteur, en difficulté depuis deux ans, de reprendre un peu de souffle. Cependant, cette tendance pourrait être compromise si une crise politique venait à bouleverser la situation économique.
Les taux d’emprunt de l’État français (OAT) à 10 ans, qui servent de référence aux banques, poursuivent leur diminution, soutenus par les attentes d’une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Pourtant, la prime de risque sur la dette française, qui mesure l’écart entre les taux français et allemands, repart à la hausse, alimentant les inquiétudes des marchés. 
  
Malgré ces tensions, les banques continuent de baisser leurs taux d’intérêt pour attirer les emprunteurs, dans un contexte où elles cherchent à relancer leur activité de crédit immobilier. Ces baisses, observées pour un onzième mois consécutif en décembre, s’inscrivent dans une stratégie commerciale offensive visant à compenser une année 2024 en demi-teinte. Selon les professionnels du secteur, une hausse limitée des taux d’emprunt d'État pourrait être absorbée, mais une augmentation durable au-delà de 3,5% mettrait sous pression les conditions d’octroi de crédit. 
 
  
Une instabilité politique, comme la chute du gouvernement, pourrait néanmoins fragiliser cette dynamique. Un tel événement risquerait de ralentir les décisions des acheteurs, déjà prudents dans un contexte où ils recherchent stabilité et visibilité. Les acteurs du secteur immobilier redoutent un impact négatif sur les demandes de crédit, d’autant plus que cette instabilité surviendrait alors que le marché commençait tout juste à montrer des signes d’amélioration, avec un léger regain de confiance chez les agents immobiliers et une stabilisation des prix. 
 
Enfin, bien que les récentes baisses des taux et l’arrivée de Valérie Létard au ministère du Logement aient été bien accueillies, le secteur reste vulnérable. Des mesures perçues comme contraignantes, telles que l’interdiction progressive à la location des passoires thermiques ou une éventuelle hausse des frais de notaire, accentuent la méfiance envers les politiques publiques. À ce stade charnière, toute nouvelle crise politique risquerait de replonger le marché immobilier dans une période d’attentisme, compromettant une reprise encore fragile. 

 

  

Source : Les Echos / reproduction interdite 

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