Comprendre l'immobilier

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23 déc. 2024
Crise de l’immobilier  : retour sur l’année noire 2024
Le secteur immobilier a traversé une crise sans précédent en 2024, fragilisant les entreprises et entraînant des plans sociaux majeurs. Les agences immobilières, promoteurs, constructeurs de maisons individuelles, aucun acteur n'a été épargné.

Agences immobilières : une chute brutale des transactions  

 
En raison d'un pouvoir d'achat limité et d'un accès au crédit restreint, le volume des transactions immobilières a chuté de 18% en un an, atteignant 780 000 ventes cumulées en août 2024, selon la FNAIM. Cette baisse a lourdement affecté le chiffre d'affaires des agences, en recul de 21,2% sur deux ans, d'après l'Insee. Résultat : 665 agences ont été placées en liquidation judiciaire. Rien qu'au premier trimestre, les défaillances ont doublé par rapport à 2023.  

 

Promoteurs immobiliers : restructurations en série  

 

Le secteur de la construction neuve est paralysé par un effondrement de la demande et une flambée des coûts. Le nombre de chantiers a diminué de 34,5% en deux ans, selon le service des données et études statistiques (SDES). Les TPE de promotion immobilière ont vu leurs défaillances grimper de 55% au troisième trimestre 2024.  
 
Face à ces difficultés, de grands promoteurs comme Nexity, Bouygues Immobilier et Vinci Immobilier ont lancé des plans de sauvegarde pour l'emploi (PSE). Nexity a supprimé 500 postes, tout en cédant des actifs comme Nexity Property Management. Bouygues Immobilier a également réduit ses effectifs de 225 salariés après une perte nette de 7 millions d'euros en 2023.  

 

Constructeurs de maisons individuelles : un marché à l'arrêt  

 

Les constructeurs de maisons individuelles ont aussi été frappés de plein fouet. Altares recense 814 défaillances en 2024, contre 593 en 2023. Parmi les victimes, AST Groupe, deuxième constructeur national, a dû licencier 250 employés après sa liquidation judiciaire. Le leader Hexaom, anticipant une baisse de 25 à 30% de sa production, a vu son chiffre d'affaires chuter de 24,5% au premier trimestre 2024.  
 

Des signes timides de reprise  

 

Malgré ces chiffres alarmants, la fin d'année laisse entrevoir une légère embellie grâce à une baisse des taux d'intérêt et à une augmentation des crédits accordés aux particuliers. La FNAIM estime que « le plus dur est passé », mais la FPI tempère en appelant à des mesures politiques concrètes pour consolider la reprise, notamment après la suppression du dispositif Pinel.  
 
2024 restera une année marquée par des pertes humaines et économiques considérables pour le secteur immobilier, en attente d'un renouveau durable.  

 

Source : Challenges / reproduction interdite 

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