La Fédération Française du Bâtiment (FFB) anticipe une nouvelle contraction de l’activité en 2025, avec une baisse prévue de 5,6 % après un recul de 6,6 % en 2024. La construction neuve, déjà gravement impactée (-21,9 % en 2024 pour le logement), continue de s’effondrer, tandis que la rénovation montre des signes d’essoufflement.
Un déclin historique dans la construction
Le bâtiment résidentiel, moteur traditionnel du secteur, atteindra un plus bas historique en 2025, avec une production estimée à 38 milliards d’euros (hors inflation). Ce niveau est inférieur au précédent creux de 1993. Par ailleurs, la construction non résidentielle connaît également une forte baisse : -15 % attendus en 2025, après -7,4 % en 2024. Les segments les plus touchés incluent les hôtels (-29,3 %), les bureaux (-22,8 %) et les bâtiments industriels (-9,9 %).
La rénovation, seul secteur en croissance, s’essouffle
Le marché de l’amélioration-entretien, porté par les rénovations, progresse faiblement (+1,2 % en 2024), mais cette dynamique ralentit et devrait s’établir à seulement +0,9 % en 2025.
Menaces sur l’emploi du secteur
La FFB alerte sur une perte massive d’emplois : 150 000 postes pourraient disparaître entre 2024 et 2025. Malgré un impact moins important qu’anticipé en 2024 (30 000 à 40 000 suppressions contre 90 000 initialement prévues), les entreprises peinent à maintenir leurs compétences sans soutien économique. En 2025, ce sont 100 000 emplois supplémentaires qui seraient menacés.
Appel à des mesures urgentes
Olivier Salleron, président de la FFB, appelle à un plan de relance rapide pour la construction neuve, une révision des objectifs de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et le maintien des financements de MaPrimeRénov’ à hauteur de 4,2 milliards d’euros. Il déplore également l’abandon du projet de loi de finances qui contenait des mesures favorables, notamment sur le Prêt à Taux Zéro et les droits de succession.
Ayant dressé un bilan encore alarmant, la FFB appelle à des mesures fortes et plaide pour la reconduction de Valérie Létard pour une continuité politique nécessaire pour redresser le secteur et éviter une aggravation de la crise en 2025.
Source : Les Echos / reproduction interdite