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06 jan. 2025
Une méconnaissance totale du carnet d’information du logement lancé en 2023
Obligatoire depuis deux ans pour les logements neufs et les travaux ayant un impact manifeste sur la performance énergétique d’un bien ancien, le carnet d’information du logement (CIL) ne parvient pas à se généraliser. Or, cet outil vise à simplifier les rénovations en offrant aux propriétaires un historique détaillé et une vision nette des travaux prioritaires.
 
Bertrand Leclercq, président de Qualitel Solutions, compare le CIL à des outils bien ancrés dans d'autres domaines : « Comme la voiture a son carnet d’entretien et un enfant a son carnet de santé, un logement doit avoir le sien. » 
 
Conçu pour évoluer avec le temps, le carnet liste divers éléments essentiels : plans, matériaux utilisés, équipements de chauffage, notices, factures, DPE, audits éventuels et attestations de certifications. Cet outil est indispensable pour une rénovation énergétique par étapes : les artisans doivent savoir quels travaux ont été réalisés et ce qui reste à faire.  
 
Cependant, les résultats sont loin des prévisions. Alors que le gouvernement prévoyait que chaque année 2,5 millions de logements en seraient dotés, seuls 80 000 carnets ont été enregistrés pour des logements neufs et moins de 5 000 pour des biens anciens depuis janvier 2023. « C'est sur les logements anciens que le fiasco est total. Il y a une méconnaissance du dispositif par les particuliers », déplore Bertrand Leclercq. 
 
La situation est si difficile que certains acteurs, comme Docaposte et EDF ont abandonné leur plateforme Monha. Concernant les logements neufs, le recul des mises en chantier, tombées à environ 250 000 par an, explique en partie les faibles chiffres. De plus, 20 % de ces logements sont livrés sans CIL, malgré la réglementation. « Et aucune sanction n’est prévue », regrette Patrice Normand, président de NRGYS, qui propose la solution Vivre son habitat.  
 
Il appelle donc la DHUP à réaffirmer que le carnet est une condition de conformité des nouveaux logements, et les professionnels demandent une communication plus forte de l’État sur l’intérêt du CIL, insistant sur le fait qu’il ne suffit pas de regrouper quelques documents sur une clé USB. Ils cherchent également à mobiliser les Accompagnateurs Rénov', agents immobiliers et notaires, ces derniers étant tenus de vérifier la transmission du CIL lors de la vente. 

 

Source : Les Echos / Reproduction interdite 

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