Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

15 jan. 2025
En Espagne, Pedro Sanchez dévoile son plan contre la crise du logement
Face à une flambée des loyers et à une pénurie de logements accessibles, le président socialiste du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a présenté un ensemble de douze mesures visant à encadrer le marché immobilier, soutenir la construction de logements sociaux et réguler les pratiques liées aux locations touristiques. Parmi ces mesures, une taxe sur les biens immobiliers achetés par des étrangers non européens qui pourrait atteindre 100%.

Une situation critique pour les locataires 

L'Espagne fait face à une crise du logement sans précédent. Dans les grandes villes comme Madrid ou Barcelone, les loyers ont doublé en dix ans, contraignant les Espagnols à consacrer en moyenne 43 % de leurs revenus au logement. La flambée des prix, accentuée par l’essor des locations touristiques et une demande croissante, a rendu l’accès au logement de plus en plus difficile pour les classes populaires et moyennes. 

Un plan en douze mesures 

Pour répondre à ces défis, Pedro Sanchez a annoncé une série de mesures structurantes. Parmi elles : 

  • Mobilisation de terrains publics : près de deux millions de mètres carrés de terrains de l'État seront mis à disposition pour construire des milliers de logements à loyers modérés. 
  • Aides renforcées : des cautions publiques – sur le modèle de ce qui se fait en France – seront instaurées pour sécuriser les propriétaires et faciliter l'accès au logement. 
  • Régulation des logements touristiques : une fiscalité alignée sur celle des hôtels sera discutée pour limiter la spéculation immobilière. 

Ces initiatives s'appuient sur le plan européen NextGenerationEU pour financer des constructions plus rapides, moins coûteuses et durables. 

Des défis politiques et économiques 

Si certaines mesures peuvent être mises en œuvre rapidement, d’autres nécessitent un consensus parlementaire. Le gouvernement devra négocier avec des partis régionaux souvent réticents, notamment sur la taxation des logements touristiques ou les restrictions à l’achat pour des étrangers non-résidents. En effet, la taxe sur les biens immobiliers achetés par des étrangers non européens et qui ne résideraient pas en Espagne pourrait atteindre 100% de valeur de l'immeuble dans la lignée de ce qui est pratiqué dans d'autres pays, comme le Danemark ou le Canada fait-on valoir à Madrid. Selon le gouvernement espagnol, cette clause pourrait concerner jusqu'à 25.000 transactions par an. 

Une opposition aux priorités divergentes 

Le Parti populaire (PP), principal adversaire de Sanchez, propose un plan axé sur l’accession à la propriété, avec des allègements fiscaux et une libéralisation accrue du foncier. Toutefois, des expériences régionales, comme en Catalogne, où l’encadrement des loyers a réduit les prix de 5 % tout en diminuant l’offre locative, montrent que les solutions sont complexes et souvent contradictoires. 


Source : Le Monde / reproduction interdite 

haut de la page