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12 mar. 2025
MIPIM 2025 : l’immobilier de bureau en déclin, le résidentiel cherche sa place
Le MIPIM, grand rendez-vous international de l’immobilier qui s’est ouvert le 11 mars à Cannes, marque la fin de l’âge d’or du bureau. La pandémie et l’essor du télétravail ont durablement affecté ce segment, autrefois porté par une demande soutenue. Les investisseurs prennent acte de cette mutation, anticipant une baisse structurelle des besoins en surfaces tertiaires, accentuée par la révolution de l’intelligence artificielle.
Désormais, la diversification s’impose : logistique, data centers, mais aussi retour vers le résidentiel. Cependant, cette réorientation reste partielle et motivée avant tout par des logiques financières. Le logement, pourtant en forte tension en France (58 % des Français peinent à se loger), est encore trop souvent considéré comme une simple classe d’actifs, au détriment de son rôle social. 

Dans ce contexte, les investisseurs hexagonaux – historiquement très exposés au bureau – s’intéressent de nouveau à l’habitat. L’hôtellerie et les résidences services (coliving, logements étudiants) sont particulièrement prisées, tandis que des projets résidentiels redémarrent. La rentabilité s’améliore avec des taux de rendement pouvant atteindre 4 % à 5 %, ce qui incite certains acteurs à reconstituer des équipes de gestion locative. 

Le salon est aussi l’occasion pour Valérie Létard, ministre du Logement, d’annoncer des mesures de simplification dans la construction et l’urbanisme. Mais la relance d’une production abordable reste un défi. Certains promoteurs s’engagent dans des projets plus modestes, intégrant des préoccupations environnementales et sociales. 

Des initiatives comme celle de Grand Paris Aménagement, qui lance un concours pour produire des logements deux fois moins chers sans sacrifier la qualité, montrent la volonté d’innover face à la crise. Mais convaincre les investisseurs de privilégier le long terme et d’accepter des rendements moindres reste un frein majeur. Astrid Weill (Groupama Immobilier) rappelle que le logement doit offrir une rentabilité compétitive face aux obligations d’État pour attirer les capitaux. 

Ainsi, si le résidentiel revient sur le devant de la scène au MIPIM, il peine encore à répondre aux besoins criants de la population, tant la logique de rentabilité continue de dominer. 

  

Source : Le Monde / reproduction interdite 

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