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05 mar. 2025
Tension sur le marché locatif : les locataires à la peine
Le marché locatif est sous tension : l’offre ne suit pas la demande, les loyers augmentent et les contraintes réglementaires s’alourdissent. Trouver un logement relève du parcours du combattant, et les propriétaires bailleurs hésitent à investir.

Une demande en forte hausse 

L’accès à la location devient de plus en plus difficile. "Trente demandes pour une seule annonce, c’est trois fois plus qu’il y a deux ans !" constate Arnaud Hacquart, président d'Imodirect. La tension ne se limite plus à Paris : des villes comme Aix-en-Provence, Bordeaux ou Lyon connaissent également une explosion des candidatures, selon Alexis Alban, président de Lodgis. 

Dans ce contexte, les loyers des logements meublés ont progressé de 1,8 % en un an, rendant la recherche encore plus ardue, surtout pour les petites surfaces qui représentent deux tiers du marché. 

Un parcours semé d’embûches 

Les locataires doivent être réactifs et persévérants. "Il faut assurer une veille permanente, appeler dès la publication d’une annonce et visiter immédiatement, souvent en concurrence avec plusieurs candidats", témoigne Guillaume F., doctorant en quête d’un deux-pièces à Paris depuis six mois. 


Des propriétaires frileux 

Si certains espèrent un rééquilibrage avec le retour d’anciens locataires vers l’achat, Loïc Cantin, président de la FNAIM, est plus réservé : "Aucun signal d’une amélioration. L’attrait pour l’investissement locatif a chuté depuis longtemps et de nombreux bailleurs, confrontés aux nouvelles contraintes, préfèrent revendre." 

Ce contexte profite néanmoins aux propriétaires restants, qui disposent d’un large choix de candidats. 


Des règles plus strictes 

Face à la crise, de nombreux bailleurs se tournent vers la location meublée, plus rentable avec des loyers supérieurs de 15 %. Cependant, ce régime fiscalement avantageux a été récemment durci. 

La colocation perd aussi du terrain. "Les colocations à la chambre entre inconnus sont plus difficiles à gérer et affichent un turnover élevé. Seules celles entre personnes signant un bail solidaire se maintiennent", analyse Arnaud Hacquart. 

En parallèle, la réglementation environnementale se renforce : depuis le 1er janvier, les logements classés G au DPE ne peuvent plus être remis en location s’ils sont vacants. En 2028, l’interdiction s’étendra aux logements classés F, puis aux E en 2032. Anticiper la rénovation énergétique devient donc crucial pour éviter de voir son bien devenir impropre à la location. 

Avec une offre qui reste insuffisante et des exigences accrues, le marché locatif demeure sous tension, rendant la situation toujours plus complexe pour les locataires comme pour les bailleurs. 


Source : Le Point / reproduction interdite 

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