Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

La ministre du Logement, Valérie Létard, l’a concédé fin mars : « La situation est très difficile, voire inquiétante ». Confronté à une crise du logement persistante, le gouvernement ouvre la voie à de nouveaux leviers pour relancer l’accession à la propriété. Depuis le 1er avril, les achats en démembrement de propriété – une forme d’acquisition partagée entre l’usage et la nue-propriété – sont désormais éligibles au prêt à taux zéro (PTZ) partout en France.
Ce changement discret dans les critères du PTZ marque un virage stratégique. Car au-delà du soutien affiché aux primo-accédants, il s'agit aussi pour l’État de freiner la spirale inflationniste des prix de l’immobilier, en favorisant des formes de propriété plus encadrées, et donc moins spéculatives.
Avec des hausses de prix impressionnantes ces dix dernières années – +20 % à Paris, +27 % à Lyon, +36 % à Bordeaux, +48 % à Rennes – et une production de logements neufs en net recul, les jeunes ménages peinent à entrer sur le marché. Dans ce contexte, la « demi-propriété » apparaît comme une alternative pragmatique : elle permet d’habiter un logement sans en détenir l’intégralité, tout en s’affranchissant d’un capital initial trop élevé.
Cette forme d’accession, souvent utilisée dans les projets portés par des bailleurs sociaux ou des collectivités, pourrait bien redéfinir le rêve de propriété. Être propriétaire à moitié vaut-il mieux que ne pas l’être du tout ? Une chose est sûre : les jeunes générations semblent prêtes à réinventer la manière d’habiter.