Les taux historiquement bas constatés sur le marché du crédit immobilier (- 1,07% en moyenne en mai 2021 selon l’Observatoire Crédit Logement CSA) sont aujourd'hui des freins pour les ménages les plus fragiles. Seniors, sujets à des risques de santé aggravés, ou disposant de revenus modestes, se heurtent au taux plafond au-delà duquel les banques ont interdiction de prêter.
Si le danger de refus de crédit est déjà bien présent, il risque aussi de s'aggraver au prochain trimestre. Car le mode de calcul des taux d’usure se fonde sur les taux pratiqués au trimestre précédent. Le risque de remontée des taux est fort, assure Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. “La relance économique et l’évolution des indicateurs tels que le retour à la hausse des OAT (Obligations assimilables du Trésor, taux des emprunts d’Etat, NDLR) ou l’inflation nous laissent à penser que les taux de crédit vont repartir à la hausse".
La Banque de France protège-t-elle vraiment les emprunteurs de taux prohibitifs et du surendettement ?
"Nous appelons la Banque de France et le Haut conseil de stabilité financière à réformer le taux d’usure qui ne peut remplir son rôle de protection des emprunteurs dans ces conditions de taux faibles. L’une des solutions serait de mettre en place une marge incompressible d’au moins 2%, qui permettra au taux d’usure de continuer à jouer son rôle de sécurisation des emprunteurs sans devenir un frein à l’accession à la propriété", propose ainsi Philippe Taboret.