Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
1. Le gouvernement confirme la reprise des instructions des permis de construire le 24 mai
Face aux inquiétudes du secteur de la promotion immobilière concernant le risque d’une paralyse durable, le gouvernement a précisé que la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, désormais prévue jusqu’à fin juillet, ne concernera pas l’examen des permis de construire qui reprendra bien son cours fin mai.
Gelé depuis fin mars, il était à l’origine prévu que l’instruction des permis de construire reprenne son cours un mois après la fin de l’état d’urgence. Cependant, après une vive opposition du secteur du logement face au risque d’une paralysie durable, le retour à la normale avait été ramené au jour même de la levée. Or, cette levée, d’abord prévue le 24 mai, avait été repoussée de deux mois, à fin juillet afin de gérer le processus de déconfinement prévu à partir du 11 mai. Cela supposait donc, en théorie, de reporter également de deux mois l’examen des permis de construire.
In fine, il n’en sera rien, puisque l’ordonnance présentée jeudi par le ministre du Logement, Julien Denormandie, maintient la date du 24 mai, « indépendamment de la prolongation de la période d’urgence sanitaire ».
« J’ai présenté en Conseil des ministres l’ordonnance qui confirme que les délais d’urbanisme, d’aménagement et de construction reprendront au 24 mai » a annoncé sur Twitter Julien Denormandie.
Source : https://www.immoweek.fr/logement/actualite/reprise-des-instructions-des-permis-de-construire-le-24-mai-confirme-julien-denormandie/
2. Comment leCOVID-19 devrait redessiner les contours du marché immobilier
Si la forte réduction du nombre de transactions au cours des 2 derniers mois rend difficiles les pronostics sur l’évolution des prix de l'immobilier, les professionnels notent déjà quelques tendances fortes.
Des transactions en forte baisse
Ce point fait consensus entre tous les spécialistes : après 2 années record, 2020 marquera une nette chute du nombre de transactions. Comme le rappelle le site d’évaluation immobilière MeilleursAgents, le printemps est l’une des saisons les plus actives : 15 % des ventes annuelles se déroulent généralement entre mi-mars et fin avril. Sachant qu'en 2019, 1,068 million de transactions avaient été enregistrées, la plateforme évalue à 120 000 le nombre de ventes non-réalisées avec le confinement. A partir du 11 mai, on pourrait certes assister à un effet de rattrapage, mais tout le retard ne pourra pas être absorbé. A en croire les prévisions des Notaires de France, la finalisation des dossiers en cours prendra plusieurs semaines et l’été risque d’être plus calme que d’habitude. Restera ensuite à voir à partir de quelle date les déménagements seront possibles, et quelle sera l’étendue de la crise économique qui suivra la crise sanitaire. Dans tous les cas de figure, même les observateurs les plus optimistes n’attendent pas un redémarrage sensible du nombre de ventes avant fin 2020 ou début 2021.
Un retour en grâce de la maison de campagne
La pandémie devrait en effet restaurer, au moins en partie, le dynamisme des marchés périurbains et ruraux. De nombreux professionnels font déjà état d’un doublement du nombre de demandes pour des propriétés de grande surface en périphérie de villes petites et moyennes. La crise des gilets jaunes ou la canicule, déjà, se vivaient mieux à la campagne, et c’est aussi là que la distanciation sociale est la plus aisée. Le succès du télétravail à grande échelle a fini de changer la donne : la relance des campagnes passe désormais par la volonté des nouveaux arrivants d’importer tout ou partie de leur activité à la campagne. En plein confinement, Patrice Besse vient ainsi d’enregistrer deux offres fermes : des clients qui pensent que les prix de ce type de biens vont décoller rapidement. Chez Barnes propriétés et châteaux, Bertrand Couturié note le même afflux de nouveaux profils. « Il y a beaucoup de télétravailleurs mais aussi des seniors effrayés par l’épidémie, explique-t-il. J’ai même un quadra qui veut profiter de l’espace pour s’installer avec ses parents. »
Les acheteurs tablent sur une baisse des prix
Sans ventes significatives depuis près de 2 mois et donc sans statistiques disponibles, rares sont les spécialistes qui osent faire un pronostic sur l’évolution des prix. Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers, estime néanmoins que les prix baisseront de 5 à 10 % dans les grandes villes les plus recherchées et de 10 à 15 % ailleurs. De fait, les derniers sondages prouvent que les acheteurs attendent une correction des tarifs. Selon une étude SeLoger, 55 % des futurs acquéreurs tablent sur une baisse des prix, contre 9 % en février. Ils n’attendent pas pour autant un bouleversement : 55 % anticipent une baisse progressive, et parmi eux, 56 % la situent à moins de 10 %. Peu à peu, les acheteurs devraient cependant reprendre la main. D’après le dernier baromètre de la négociation immobilière JDN-Logic-immo, 39 % pensent négocier systématiquement (contre 36 % en février) et seulement 2 % n’y songent pas du tout.
Source : https://www.lefigaro.fr/placement/comment-le-covid-pourrait-redessiner-les-contours-du-marche-immobilier-20200507
3. Reprise sous tension du BTP
Le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut s’est insurgé contre le gouvernement. En effet, le gouvernement souhaite limiter en partie le remboursement du chômage partiel dans le secteur du BTP à partir du 1er juin. Cette mesure ayant pour objectif de relancer l’activité risque selon Jacques Chanut d’avoir l’effet inverse et de provoquer une vague de licenciements dans le secteur. Il explique qu’« aucun chef d'entreprise ne met volontairement ses ouvriers au chômage partiel, car on ne gagne pas sa vie comme ça. C'est le client qui décide, et aujourd'hui, nous en manquons. »
Si seulement 17% des entreprises dans le BTP sont à l’arrêt aujourd’hui contre 70% le 10 avril, le niveau d’activité reste très bas entre 40 et 50% de la normale. De plus, les nouvelles méthodes de travail liées au respect des consignes sanitaires engendrent des surcoûts non-calculés au moment du lancement des travaux. Ces surcoûts risquent de peser lourd pour les acteurs du secteur. Les représentants des organisations patronales appellent l’Etat à un nouvel étalement des charges fiscales et sociales voire à un abandon de celles-ci le temps de la crise.
Plusieurs interrogations subsistent
La pénurie d’appels d’offres principalement due au report du second tour des municipales inquiète particulièrement les entreprises du BTP. Ils craignent une deuxième vague de baisse d’activité qui pourrait être encore plus violente. L'Association française des industries des produits de construction (AIMCC) demande notamment à l’Etat de rendre obligatoires les rénovations énergétiques de logements, avec une prise en charge intégrale des pouvoirs publics.
L’autre inquiétude majeure des dirigeants du BTP est celle de la responsabilité des chefs d’entreprise face au covid-19. Jacques Chanut explique que les entreprises ne pourront avoir qu’une responsabilité de moyens : appliquer les mesures préconisées par le gouvernement. En aucun cas, on ne pourra savoir précisément comment un salarié aurait contracté le virus.
Source : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/btp-regain-de-tension-entre-professionnels-et-gouvernement-20200508