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14 sep. 2021
L'Union européenne incite les Etats à favoriser le logement social
Alors que l’Union européenne pousse désormais les Etats à intervenir pour favoriser le logement social, le gouvernement français persiste à compter sur le marché pour satisfaire les besoins.
En France, le logement devient une charge intolérable pour les ménages français et notamment les plus modestes, qui pour 10 % d’entre eux, y consacrent 40 % de leur budget. Pour rappel, l’évolution des prix immobiliers de +154 % depuis 2000 en moyenne, alors que selon l’OCDE, l’évolution des revenus a plafonné à +18 % pendant la même période.

Toujours selon l’OCDE, ce phénomène a même été amplifié par la crise sanitaire, avec une hausse record des prix immobiliers de 9,4% en moyenne au premier trimestre 2021, dans les pays riches comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud.

Les classes moyennes, désormais coincées entre prix prohibitifs des logements et stagnation des revenus, sont atteintes au moral et ressentent un net « effet pauvreté ». Ce sentiment de « déclassement » a été perçu par L’OCDE en 2019 qui exhorte désormais les Etats à maîtriser les prix des logements pour aider ce public.

La Commission européenne, qui, elle aussi, vers 2003, obligeait la Suède et les Pays-Bas à vendre une partie de leurs logements sociaux jugés anticoncurrentiels vis-à-vis du privé, encourage aujourd’hui les Etats à créer du « logement abordable », en se servant d’ailleurs de l’argent du plan de relance européen. Les Pays-Bas montrent l’exemple en autorisant les villes à interdire, dans un premier temps, l’achat des appartements bon marché par des investisseurs, afin de donner une chance aux habitants de les acquérir.

La France en retard

En France, le gouvernement, par sa logique libérale, est hélas en retard et compte toujours sur l’offre présente sur le marché pour pourvoir aux besoins. Pour preuve le plan de relance national ne prévoit qu’à peine 500 millions d’euros (sur 100 milliards) à consacrer à la rénovation énergétique, pas à la création de logements abordables. Pire, il continue de frapper le secteur HLM, pourtant seul à offrir des solutions pour le logement des ménages modestes et moyens, en siphonnant sa trésorerie pour le pousser à vendre une partie de son patrimoine et à chercher d’autres sources de financement.

Conséquences : L’année 2020 aura été une année noire en matière de création de logements sociaux, comme pour étudiants et jeunes travailleurs, en baisse de 29 % par rapport à 2016.

Malgré l’urgence, le thème du logement et de l’intervention publique peine à s’inviter dans le débat d’avant l’élection présidentielle : « C’est un sujet technique, enchevêtré entre différents acteurs publics et privés, analyse William Le Goff, professeur associé en urbanisme à l’université Paris- Sorbonne. Il y a une certaine passion française pour l’accession à la propriété, projet d’une vie, et il est politiquement presque impossible d’annoncer la moindre mesure qui irait contre elle ou encadrerait la plus-value espérée lors de la revente. »


Source : Le Monde / Reproduction interdite
Crédit photo : Canva
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