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15 sep. 2021
Baisse de la qualité des logements neufs en Ile-de-France en 20 ans
L’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (IDHEAL) vient de rendre un rapport sur les 20 dernières années de la construction dans la région parisienne. Il en ressort une baisse de la qualité des logements neufs en Ile-de-France sur les deux dernières décennies, avec par exemple, la diminution de la taille des appartements, des chambres trop exiguës, des rangements en voie de disparition… « Sur l’échantillon étudié, ça va plutôt dans le mauvais sens. L’usage intérieur des appartements n’est pas meilleur », insiste Catherine Sabbah, déléguée générale d’IDHEAL.
L’étude des 1 703 plans d’appartements récupérés auprès de promoteurs montre que les logements ont perdu 3,4 m² en 20 ans dans les Yvelines et jusqu’à 14,8 m² dans l’Essonne, avec un décrochage à partir de 2011, après la crise de 2008. « Le prix du foncier a augmenté, il y a eu un plan de relance et de rachat ainsi que de nouvelles réglementations et une forte demande de logements qui ont poussé les promoteurs à produire beaucoup et dans un marché contraint », reprend Catherine Sabbah.  

La crise de 2008 n’est pas la seule responsable de cette perte de surface. En effet, certaines politiques publiques ont également leur responsabilité. « L’avantage fiscal que procure la loi Pinel est optimisé pour un achat de 300 000 euros. Mécaniquement, les professionnels produisent des logements qui se vendront autour de cette somme. En région parisienne, où les prix atteignent vite 5 000 euros le mètre carré, cela donne des surfaces de 60 mètres carrés et souvent moins. Des T3 compacts ou des T2 », ajoute-t-elle.  
 
La baisse de la qualité ne se mesure pas qu’à la surface affichée. La disposition joue également. « Il faut regarder la surface d’usage, c’est-à-dire comment on peut circuler, et aussi le périmètre meublable, les pans de murs où il n’y a pas de radiateurs, fenêtres ou placards », reprend Catherine Sabbah. 

L’étude relève également des problèmes de ventilation, avec une seule exposition pour la moitié des logements, et de confort acoustique, avec la majorité des logements à la limite autorisée concernant l’épaisseur des cloisons.
 
 
Cette analyse qui intervient alors qu’un nouveau référentiel de la qualité des logements neufs doit être présenté ce mercredi à la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. « Il constituera un outil, un repère pour les professionnels, les élus, les acquéreurs. Certains de ces critères pourront être utilisés pour orienter les dispositifs fiscaux (NDLR : dont le futur avantage Pinel) à partir de l’année prochaine », précise la ministre. 
 
Source : Le Parisien / Reproduction interdite 
Crédit photo : Canva 
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