Comprendre l'immobilier

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15 sep. 2021
Immobilier durable : des investissements moins risqués ?
Interview de Loïs Moulas, directeur général de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association proposant des actions de sensibilisation, d’analyses et de promotion de « l’immobilier durable ».

Comment définiriez-vous l’immobilier durable ?  

On a tendance à réduire un immeuble durable à son efficacité énergétique. Or il s’agit d’une construction qui préserve la biodiversité locale et qui va être pérenne dans le temps car son usage pourra évoluer. Ce dernier point est important puisque construire un nouveau bâtiment entraîne indirectement autant de gaz à effets de serre que les émissions liées à ses consommations énergétiques directes sur 50 ans. 
C’est aussi un immeuble qui va respecter des enjeux sociaux (accessibilité, confort, etc) et de gouvernance, comme le fait, entre autres, que l’on implique les différentes parties prenantes dans son bon fonctionnement. Comme avec les « Investissements socialement responsables », on parle de critères ESG, pour environnementaux, sociaux et de gouvernance, sur lesquels on va essayer d’avoir des impacts positifs. 


De quelle manière un particulier peut-il investir dans l’immobilier durable ?  

Tout d’abord par un achat en direct. Dans ce cas, le particulier devra plutôt investir dans de l’existant et s’appuyer sur le diagnostic de performance énergétique. Depuis le 1er juillet 2021, il est notamment devenu opposable, ce qui signifie qu’en cas de doute, l’acheteur peut refaire un diagnostic et se retourner contre l’acheteur si les résultats obtenus sont différents. 
Le particulier peut également investir dans des fonds d’investissement immobilier, soit directement, soit via sa banque. Il devra alors analyser les différents fonds existants et peut utiliser le seul outil simple à ce jour pour identifier les fonds adaptés : le label ISR. 
Enfin, les particuliers ont aussi la possibilité d’investir via des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) créées à partir de 2003, soit des sociétés cotées en bourse qui investissent dans l’immobilier. Ces foncières investissent principalement dans des immeubles à usage de bureaux, de commerces ou d’entrepôts, mais aussi des résidences services ou encore des résidences hôtelières.  


Quel est le risque par rapport à un investissement classique ?  

Le principal risque, lorsque l’on investit dans de l’immobilier durable, c’est que son interlocuteur fasse du « greenwashing ». Sinon, les investissements dans ce type d’immobilier s’avèrent nécessairement moins risqués que ceux réalisés dans de l’immobilier classique, sur lesquels les règlementations actuelles font peser une épée de Damoclès. La loi climat et résilience, adoptée en juillet dernier, interdit ainsi progressivement à la location, à partir de 2025, les passoires thermiques. Le risque sur ce type de constructions est donc bien supérieur que sur des immeubles où les diagnostics sont très performants ! 


Source : Le Parisien / Reproduction interdite
 
Crédit photo : Canva 


 
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