Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
30 sep. 2021
L’immobilier voit ses prix augmenter partout dans le monde
Selon une étude de la banque Goldman Sachs, plusieurs pays ont enregistré des hausses des prix immobiliers à deux chiffres, certains marchés étant même en « surchauffe », tels que les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande ou les prix ont augmenté de 30%, suscitant l’inquiétude de la banque centrale.
Cette hausse est également observable dans la zone euro, où Oxford Economics prévoit +8% au 4e trimestre. Avec en tête l’Allemagne et les Pays-Bas.
La pierre est une valeur refuge et les prix des logements ont en fait résisté et montrent une décorrélation avec le ralentissement de l’économie. La pandémie a par ailleurs fait apparaître un nouveau phénomène, appelé « donut » aux Etats-Unis, qui se traduit par des prix qui flambent dans la deuxième couronne, et qui stagnent dans les centres-villes. La peur du virus et de la foule des centres-villes et le besoin de nature et d’espaces, facilité par l’essor du télétravail, ont poussé les populations à s’éloigner des centres des métropoles.
Cette envolée des prix est également due aux conditions financières favorables : Des taux d’intérêt au plus bas, et des mesures de soutien aux ménages et aux entreprises qui ont permis une forte hausse des stocks d’épargne, se traduisant par des investissements prudents dans l’immobilier. Autre argument de cette hausse, en face d’une forte demande, l’offre est aussi à la peine, pénalisée par les contraintes d’approvisionnement, la hausse des prix des matériaux (bois, fer, aluminium…) et les pénuries de main-d’œuvre.
Les experts ne parlent pas pour l’heure de bulles et préfèrent parler d’un monde de cherté « Pour qu’il y ait des bulles, précise Samy Chaar, il faut un excès de crédit dans le système ». Or, ce n’est pas le cas, contrairement au krach financier de Lehman Brothers. « Les bilans des ménages restent bons. Avant 2008, les crédits progressaient de 10%. Aujourd’hui on est plus près de zéro. Les banques prêtent peu et il n’y a pas d’énorme appétit pour emprunter malgré les taux bas et l’excès d’épargne. On sent une volonté d’être raisonnable ».
Il n’empêche que Patrick Artus, directeur de la recherche économique de Natixis pointe « un risque social et financier : Le gouvernement a bien compris le risque de crise sociale sur les prix de l’énergie mais n’est pas sensibilisé sur les prix de l’immobilier. Cela pourrait bien devenir un thème de campagne ». Il est nécessaire de relancer la construction, encore trop limitée par les prix du foncier et les normes contraignantes. En France, seulement 360 000 logements ont été construits en 2020, alors que les besoins sont estimés à 500 000 nouveaux logements par an.
Source : Le Figaro / Reproduction interdite
Crédit photo : Canva