Selon un sondage OpinionWay-Square Management, alors que près d’un tiers des salariés ont testé le travail pendant la période de confinement, 40% souhaitent réitérer cette expérience ponctuellement. L’enjeu est de trouver un équilibre au sein de la société entre les salariés pouvant exercer le télétravail, et ceux ne le pouvant pas.
La majorité des salariés convaincus par la pratique du télétravail
La crise sanitaire du Covid-19 a entraîné la généralisation du télétravail. En un temps éclair, des millions de salariés, issus de divers secteurs, ont adopté la pratique, désormais largement plébiscitée puisque 40% des actifs souhaiteraient désormais télétravailler. En outre, 80% des actifs ayant exercé leur activité à distance souhaitent poursuivre dans ce sens, au moins en partie.
Face à ses chiffres, Bruno Jeanbart, Directeur général adjoint d’Opinion Way réagit : « Des pourcentages élevés qui montrent que la crise a sensiblement renforcé la demande pour travailler depuis chez soi. », avant d’ajouter : « Finalement, le déblocage a eu lieu chez les salariés mais encore plus chez le management. Celui-ci pouvait être inquiet jusqu'ici, se disant qu'il était préférable d'avoir les équipes sous la main. L'expérience de ce printemps prouve que, dans la plupart des cas, le télétravail, ça marche ».
Toutefois, il convient de souligner que la demande de télétravail chez les salariés reste ponctuelle puisque seulement 9% des actifs interrogés aimeraient continuer à télétravailler à temps complet, tandis que la majorité envisage de télétravailler plutôt un, deux ou trois jours par semaine. Il apparaît également que 44% des femmes seraient davantage tentées par la pratique du travail à distance, contre 36% chez les hommes.
Le télétravail : un danger pour le maintien du collectif ?
La pratique du télétravail engendre une profonde mutation du monde du travail, qui se répercute sur l’ensemble de la société.
Dans un premier temps, il est important de noter que la possibilité de télétravailler ne concerne pas tous les salariés. Si près de la moitié (46%) des catégories sociales supérieures ont continué leurs activités à distance, seulement 18% des personnes occupant des emplois moins qualifiés ont pu faire de même. Dans une étude publiée la semaine dernière, France Stratégie note d’ailleurs que « Les activités nécessitant aujourd'hui une présence physique des travailleurs sont majoritairement des métiers d'employés et d'ouvriers […]. Les indépendants, au premier rang desquels les commerçants dans l'alimentaire, forment aussi le bataillon de celles et ceux qui vont au front chaque jour ».
D’autre part, le pratique du télétravail, qui, au péril du collectif, pousse davantage à l’individualisation, déjà présente dans le monde du travail, peut entraîner des interrogations concernant « la possibilité de maintenir un collectif à distance et un dialogue social dématérialisé » note France Stratégie. Des discussions pourraient s’ouvrir sur le sujet entre les syndicats et le patronat.
Interrogé la semaine dernière par BFM sur les perspectives du télétravail dans le monde, Jean-Louis Chaussade, Président du conseil d’administration de Suez Environnement, a appelé à se montrer « prudent », expliquant que « certes on fera des économies en termes en termes de m2 et de kilomètres parcourus mais il faudra prendre encore plus soin de nos salariés […] et trouver les moyens d'une convivialité nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise ».
Une situation délicate pour les emprunteurs les plus fragiles tels que les primo-accédants sans apport ou à l’épargne très réduite, les particuliers en situation précaire (travail d’intérim ou bien CDD), les co-emprunteurs sans emplois, les personnes souhaitant souscrire un crédit individuellement mais avec des revenus modestes ou bien les personnes ayant la santé fragile.
Des prêts octroyés difficilement
Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le nom de prêts immobiliers octroyés au 1er trimestre 2020 a chuté de 25,5% dans le neuf par rapport à l’année précédente, tandis que la production de crédits à diminué de 12,5% en un an. L’économiste Michel Mouillart estime qu’environ 200 000 ménages pourraient être exclus du marché d’ici 2021 à cause de la crise du Covid-19, et du resserrement du crédit.
Ainsi, il est certes nécessaire de veiller au risque de surendettement, cependant, il est fondamental que cette considération ne freine pas la bonne reprise du marché. En effet, les banques devront ajuster leurs taux et assouplir certains critères pour que les différents marchés puissent réellement redémarrer.