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18 oct. 2021
Le gouvernement veut en finir avec la maison individuelle : un « non-sens écologique, économique et social »
La ministre du Logement Emmanuelle Wargon a déclaré espérer voir fleurir des logements collectifs qui renouent avec « l'intensité heureuse » tout en qualifiant les maisons individuelles de « non-sens écologique, économique et social ».
L'idéal de vie des Français demeure la maison individuelle pour 75% d'entre eux. Ce n'est pas un énième sondage, étude ou encore une nouvelle note de conjoncture immobilière qui l'écrit, mais la ministre du Logement elle-même qui le dit.
Emmanuelle Wargon, dans son discours de clôture de la concertation portant sur « Habiter la ville de demain », prononcé ce jeudi 14 octobre, a expliqué que cette quête « répond à une recherche de confort, d'espace extérieur à soi, de faire du logement son cocon, peut-être accentuée par la période de confinement. » qui a poursuivi « Cela traduit aussi que l'aspiration à la propriété reste grande et implique de faire des choix sur la nature et la localisation de son logement ».
Dans ce même discours, la ministre chargée du Logement a déclaré souhaiter voir fleurir des logements collectifs qui renouent avec « l'intensité heureuse » tout en qualifiant les maisons individuelles de « non-sens écologique, économique et social ».
Le modèle du pavillon avec jardin "n'est plus soutenable"
Le marché des maisons individuelles, qui demeure l'idéal de vie des Français pour 75% d'entre eux, est pourtant en plein boom.
Ce modèle du pavillon avec jardin n'est « plus soutenable » et mène à « une impasse », a estimé la ministre du Logement.
Les réactions n’ont pas tardé. A l’image de Damien Hereng, président de la fédération française des constructeurs de maisons individuelles : « C'est caricatural voire révoltant de voir des gens autant déconnectés de la base, un discours d'une élite parisienne qui voudrait entasser tout le monde dans des logements collectifs sociaux dont ils seraient locataires ».
Intérêt écologique
Dans le contexte du projet de loi « Climat et Résilience » promulgué fin août qui impose de diviser par deux le rythme d'artificialisation des sols dans les dix ans, Emmanuelle Wargon émet en effet un « vœu » : que le logement collectif puisse aussi représenter « un standard de qualité » pour amener chaque foyer, chaque projet à trouver « une réponse sans artificialiser, sans s'éloigner des activités, sans couper de la nature ».
La ministre veut en outre lancer « une grande campagne de sensibilisation » pour démontrer « l'intérêt écologique » d'une ville moins étalée et in fine redonner envie de vivre en ville. Elle considère par ailleurs que le logement individuel a un « impact écologique très fort » tant pour les émissions carbones que pour la terre naturelle qu'il consomme. Une assertion qui fait encore bondir le président de la fédération française des constructeurs de maisons individuelle : « Depuis la réglementation thermique de 2012 dite « RT2012 », nous avons l'obligation d'avoir recours à un moins une énergie renouvelable pour la maison : un poêle à granulés ou une pompe à chaleur par exemple, mais pas de 100 % électricité ou de 100% gaz comme c'est le cas dans 90% des logements collectifs neufs ».
Source : La Tribune / reproduction interdite
Crédit photo : Canva