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28 oct. 2021
Rénovation énergétique : des ménages volontaires, mais de nombreux obstacles
D’après la 7ème édition du baromètre de Monexpert-renovation-energie.fr, les Français sont encore réticents à engager des travaux de rénovations de leur logement en raison d’un certain nombre de freins.
Devenue une priorité du gouvernement avec notamment la création du dispositif France Rénov’, la rénovation énergétique des logements reste confrontée à de nombreux obstacles. Pourtant, d’après la 7ème édition du baromètre de Monexpert-renovation-energie.fr, près d’un Français sur deux (48%) estime qu’il est nécessaire de réaliser des travaux de rénovation dans leur logement et 15% déclarent même que c’est « très nécessaire ». Des chiffres en augmentation de trois points par rapport à la précédente édition du rapport (novembre 2020). Certains jugent même que ces travaux devraient être obligatoires (52%).
Malgré cette prise de conscience des ménages, 56% des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir entamé de projet de travaux de rénovation ou ne pas en avoir envisagé dans les deux prochaines années. En cause, un certain nombre de freins relevés. « On peut même parler de véritables verrous », insiste Jean-Baptiste Devalland, directeur général de Teksial qui présentait les conclusions de l’étude.
Méconnaissance et manque de confiance
Premier frein relevé par le baromètre : le pouvoir d’achat. 49% des personnes envisageant une rénovation de leur logement estiment ne pas avoir les moyens d’entamer des travaux. En effet, l’enveloppe moyenne consacrée par les Français pour ce type de démarche est aujourd’hui de 2 546 euros, soit 525 euros de moins que l’année précédente (à relativiser, car toujours supérieur de 80 euros par rapport à 2019). Mais pour les auteurs de l’étude, ce budget est « encore insuffisant pour effectuer des travaux efficaces ». Autre indication, le budget des propriétaires (3 451 euros), est plus de trois fois supérieur à celui des locataires (1 121 euros), et près d’un tiers des sondés déclarent ne pas pouvoir allouer plus de 100 euros à ces travaux.
Le second frein à la rénovation résulte d’un manque de clarté dans les dispositifs d’aides. « Alors que ces aides pullulent, deux tiers des interrogés se disent incapables d'en citer une malgré la communication massive des pouvoirs publics et des acteurs privés », déplore Frédéric Micheau, directeur des études d'opinion chez OpinionWay. Ainsi, MaPrimeRénov arrive au premier rang des dispositifs cités avec seulement 11% des réponses, suivi des aides de l’Anah (4%) et des certificats d’économie d’énergie ou CEE (4% également). Les aides des fournisseurs d’énergie (EDF et Engie), l’isolation à 1 euro et l’éco-PTZ viennent ensuite avec seulement 2%. « Cette confusion largement persistante sur les aides est un peu contradictoire avec l'intérêt des Français pour la rénovation énergétique », juge Frédéric Micheau.
Pour finir, deux autres freins évoqués par les Français sont le manque d’accompagnement technique et le manque d’artisans de confiance, relevés par 25% des personnes interrogées. « Les ménages ont besoin d'un interlocuteur unique pour réaliser les travaux dans le bon ordre », conclut Jean-Baptiste Devalland.
* Baromètre annuel « Les Français et la rénovation énergétique » réalisé auprès d'un échantillon de 2.116 personnes par des questionnaires autoadministrés en ligne du 22 au 27 septembre 2021.
Source : Lesechos.fr / Reproduction interdite
Crédit photo : Canva