De la location à l’achat, les projets de nombreux Français ont été suspendus par l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Avec le déconfinement, les activités reprennent, soutenues de nouveaux usages numériques. En effet, si de nombreux secteurs de l’économie restent presque à l’arrêt malgré l’engagement du déconfinement, certains commencent déjà à retrouver l’ébauche d’une dynamique, parmi lesquels l’immobilier. A l’arrêt pendant deux mois, activités locatives et transactions reprennent progressivement.
Une demande locative record dès le 11 mai
Dès le 11 mai, Homepilot, agence de gestion locative en ligne, a constaté une très nette reprise de la demande locative. Pour la première journée du déconfinement, la start-up a enregistré une hausse de 47% des demandes de visites sur ses annonces de location, en comparaison au nombre de demandes de visites avant le confinement sur 1 journée pour des logements comparables. Fin février, la start-up recevait en moyenne 12 demandes de visites par jour et par logement. Le 11 mai, la demande a explosé pour atteindre en moyenne 18 demandes de visites par logement. Par la suite, la demande locative s’est stabilisée à environ 15 demandes de visites par logement quotidiennes. « La forte hausse de la demande locative traduit un effet de rattrapage des projets locatifs, qui étaient suspendus pendant la durée du confinement. L’effet devrait s’estomper pour atteindre un niveau normal d’ici quelques semaines », analyse Gilles Bourcy, co-fondateur de Homepilot.
Homepilot souligne que la hausse de la demande locative est la plus forte pour les logements de type T2 et T3. Ainsi, entre le 11 et le 17 mai, le nombre de demandes de visites quotidiennes par logement a augmenté de 52% pour les T2 et de 65% pour les T3, alors qu’elle a progressé seulement de 27% pour les studios. « Après les semaines de confinement et prévoyant qu’ils passeront plus de temps chez eux, les locataires sont nombreux à rechercher des logements plus grands et plus confortables », observe Gilles Bourcy. Outre l’augmentation des demandes de visites, Homepilot constate une nette hausse du nombre de dossiers déposés par logement : + 27 % en moyenne. Selon la start-up, cette augmentation est à imputer à la forte tension locative, mais indique aussi que les locataires sont plus pressés de faire aboutir leur projet de recherche.
Les Français reprennent leurs projets d’achat de logement
Avant le confinement, près d’1 Français sur 5 (18%) déclarait avoir un projet d’achat ou de vente d’un bien immobilier. Parmi ceux-ci, 12% étaient en train d’acquérir un bien, 17% en train de vendre. A noter que 40% des répondants indiquant avoir un projet immobilier envisageaient un achat en 2020 ou 2021, et 32% projetaient une vente, selon les données d’une étude OpinionWay pour Pretto. Si la crise sanitaire a fortement impacté les projets immobiliers des Français - entre visites interdites, et banques et notaires au fonctionnement perturbé - les perspectives s’éclaircissent désormais : 15% des acheteurs s’attendent à une baisse des prix de l’immobilier baisse du fait de la crise, ce qui les incite à une posture attentiste. Et c’est bien ce que craignent 37% des vendeurs.
Par ailleurs, plusieurs craintes atteignent les potentiels acheteurs : 54% anticipent une hausse des taux dans les prochains mois, et par là même une baisse de leur capacité d’emprunt. De fait, une remontée des taux est visible depuis le mois d’avril, et celle-ci s’est généralisée en mai, avec une hausse moyenne de 0,3 points par rapport à début mars, d’après les observations de Pretto. 51% des acquéreurs craignent que les banques deviennent plus frileuses et exigeantes dans la sélection des dossiers ; 26% pensent que les délais des projets vont être allongés ; 27% imaginent que les négociations avec les vendeurs vont être plus difficiles, 9% s’attendent à ce que les vendeurs se montrent plus sélectifs.
Le numérique comme solution
Alors que l’épidémie devrait encore perdurer quelques mois, l’application des gestes barrières sera indispensable dans le cadre du parcours de l’achat immobilier, mais ne suffira pas seule à rassurer acheteurs et vendeurs. A ce titre, les acquéreurs s'affirment globalement prêts à faire appel à des services dématérialisés, pour limiter les risques de contamination comme pour faciliter leurs démarches.
Ainsi, 60 % des répondants envisageant un achat s’affirment prêts à recourir à la visite en ligne de biens immobiliers. Les acheteurs souhaitent ainsi effectuer un premier tri, pour concentrer leur énergie sur une sélection resserrée de biens.
Faire appel à un courtier en crédit immobilier en ligne est aussi une option envisagée par presque deux tiers (59%) des futurs acquéreurs, pour éviter les rendez-vous en banque ou en agence physique. Enfin, malgré le caractère officiel qu’ils peuvent revêtir, les rendez-vous en présentiel pour signer un compromis de vente, un acte ou un prêt immobilier pourraient, selon 75 % des futurs acquéreurs, tout à fait se tenir à distance.
Source : Forbes