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08 déc. 2021
Les investisseurs institutionnels renouent avec le logement
Préférant les actifs plus rentables tels que les bureaux, les centres commerciaux et logistiques, les investisseurs institutionnels ont vu leur part du parc de logements privés passée de 18% dans les années 80 à moins de 3%.
Préférant les actifs plus rentables tels que les bureaux, les centres commerciaux et logistiques, les investisseurs institutionnels ont vu leur part du parc de logements privés passée de 18% dans les années 80 à moins de 3%. Aujourd’hui, ils possèdent 200 000 logements. Mais la tendance s’inverse, ainsi selon Immostat, les investisseurs ont investi 6,7 milliards d’euros dans des logements en 2020, soit une hausse de 70% par rapport à 2019 et au 1er semestre 2021, ce sont 4,4 milliards d’euros qui ont été investi dans le logement, porté par le partenariat de 2 milliards d’euros entre AXA IM et la foncière In’Li.
Point de bascule
Ce retournement est apparu
avec la vente par la foncière de la SNCF de 4 000 logements, pour laquelle une vingtaine de candidats se sont déclarés. Aujourd’hui, les investisseurs institutionnels frappent à la porte de tous les promoteurs pour l’achat de blocs d’immeubles neufs. Ils sont à l’origine de 90% des transactions et si les Français tiennent le marché, les acteurs étrangers entrent sur le marché et des fonds d’investissement spécialisés apparaissent.
avec la vente par la foncière de la SNCF de 4 000 logements, pour laquelle une vingtaine de candidats se sont déclarés. Aujourd’hui, les investisseurs institutionnels frappent à la porte de tous les promoteurs pour l’achat de blocs d’immeubles neufs. Ils sont à l’origine de 90% des transactions et si les Français tiennent le marché, les acteurs étrangers entrent sur le marché et des fonds d’investissement spécialisés apparaissent.
Les taux d’intérêt bas rendent la rentabilité du résidentiel plus intéressante. Dans le même temps, la hausse des prix des bureaux a détourné les investisseurs des programmes tertiaires mal placés et la crise sanitaire a rappelé les atouts du logement. Autant d’éléments qui ont permis ce revirement.
D’autant que le résidentiel apparaît comme « dérisqué », car la demande sera toujours là et les ménages sont moins soumis aux aléas économiques que les entreprises. Les investisseurs institutionnels retrouvent l’intérêt des investissements long terme.
Le risque de la panne de l’offre
Les investisseurs institutionnels sont restés très présents dans les autres pays d’Europe et leur présence a même grandi ces dernières années. Le modèle propose de nombreux avantages, car détenir des immeubles en entier permet une gestion professionnelle et de mutualiser les coûts. La rentabilité de l’opération se faisant à la sortie, les investisseurs institutionnels entretiennent les bâtiments et limitent la vacance. « Il est plus facile de contrôler que les grands gestionnaires professionnels respectent la loi, en particulier sur la modération des loyers, et ils ont les moyens d’appliquer les nouvelles normes vertes. » complète le député LREM de Haute-Garonne Mickaël Nogal, spécialiste du logement au Palais Bourbon, auteur du rapport « Louer en confiance ».
Si cette nouvelle stratégie semble se confirmer, elle reste soumise aux aléas du marché de l’immobilier neuf. Avec une « dévalorisation politique et financière » de l’acte de construire selon les rapporteurs de la commission Rebsamen, la chute du nombre de permis de construire s’ajoute au mal-logement et aux évolutions sociétales, qui nourrissent la tension sur le marché. La commission propose d’inciter fiscalement les communes à construire, de mobiliser le foncier public et de réformer la fiscalité sur le foncier privé pour relancer la construction.
Les dernières mesures prises par le gouvernement semblent vouloir aller dans le sens du retour des institutionnels, à condition d’arrêter le « bougisme réglementaire permanent expliquant le retour tardif des zinzins sur le résidentiel en France », selon Benoît Apparu.
Cependant comme l’universitaire Pierre Vermeren l’indique, il ne faudrait pas passer d’un excès à l’autre et utiliser les investisseurs institutionnels pour développer les territoires et favoriser le retour des classes moyennes au cœur des métropoles.
Source : l’Opinion / Reproduction interdite
Crédit photo : Canva
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