Les chiffres de la FNAIM confirment une véritable fuite des habitants des grandes villes vers les plus petites : les prédictions sur « l’exode rural » post-Covid semblent ainsi s’avérer.
Les prix des maisons explosent
« Une démétropolisation est engagée » a ainsi affirmé Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, devant les résultats de son enquête sur les transactions en France en 2020 : « Ce sont bien les départements ruraux qui ont connu la plus vive hausse du nombre de transactions, qui, dans huit d’entre eux, a, en 2021, dépassé les 30 % : la Dordogne, la Creuse, l’Ariège, l’Indre, le Loir-et-Cher, le Gers, l’Yonne et l’Orne », observe-t-il. De même, en comparant les dix-huit mois qui ont précédé puis suivi le premier confinement de mars-mai 2020, il s’avère que l’augmentation du prix des maisons s’est accélérée, passant de 6,1 à 13 %, tandis que celle des appartements s’est contentée de passer de 8,6 à 9,3 %. Des chiffres élevés, a fortiori alors que l’inflation a été de 2,8 % en 2021.
Les communes rurales au beau fixe
A Paris, l’évolution des prix fléchit sérieusement (de 12,8 % à 0,9 %) tandis que le ralentissement est aussi de mise à Lyon (de 17,2 à 7,1 %), Bordeaux (17,2 % à 7,1 %), Rennes (18,9 % à 12 %) ou Nantes (de 19 % à 13,9 %). Les villes qui ont le vent en poupe sont sur le littoral (Vannes, de 11,8 % à 26,6 % ; La Rochelle, de 16,7 % à 19,2 % ; Antibes de -0,2 % à 14,3 %), les villes moyennes (Orléans, de 7,2 % à 20 %) ; Angers (de 21,3 % à 21,9 %) ; Quimper (de 7,9 % à 24 %) ; Cholet (de 10,7 à 22,8 %). La moyenne dans les communes rurales passe de 5,7 à 11,2 %, alors que le nombre d’annonces de vente a chuté de 11 % en deux ans.
Un exode rural tant annoncé qui est porteur de bonnes nouvelles, pour Jean-Marc Torrollion. « « Le regard des Français sur les petites villes et la campagne est en train de changer, celui des politiques aussi. En témoigne le plan “Action cœur de ville”, pour 222 d’entre elles, et le programme “Petites Villes de demain”, qui concerne 1 600 communes, même si je regrette que le dispositif Denormandie n’ait pas trouvé son public. Il est donc temps de cesser de concentrer tous les moyens et avantages fiscaux, Pinel, prêt à taux zéro, sur les métropoles, et de revoir le zonage de la politique du logement, le clivage entre zones tenues et détendues devenant obsolète. »
Source : Le Monde/reproduction interdite