Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

10 juin 2020
Résumé presse de l'actualité immobilière du 9 juin
1- Rénovation énergétique en France : la difficile évaluation du nombre de « bâtiments basse consommation » 2- Selon la Banque de France, l’effet du confinement sur les crédits immobiliers ne sera que temporaire 3- Commerce : entre reprise et incertitudes

1- Rénovation énergétique en France : la difficile évaluation du nombre de « bâtiments basse consommation »

La France s’est engagée à atteindre 500 000 rénovations énergétiques par an, comme le précise la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015. L’objectif est de porter, d’ici à 2050, l’ensemble du parc immobilier, autour de 30 millions de logements, à un niveau « bâtiment basse consommation » (BBC) – correspondant aux catégories A ou B du diagnostic de performance énergétique. Depuis cette année, la stratégie nationale bas carbone précise qu’il s’agit d’atteindre 370 000 « rénovations complètes équivalentes » par an, en moyenne, sur la période 2015-2030, puis 700 000 par an entre 2030 et 2050. 

 

 

Pourtant, en dépit de son rôle central pour atteindre une décarbonation du secteur du bâtiment – responsable de 19 % des émissions nationales de gaz à effet de serre –, la rénovation énergétique souffre d’un important déficit de données, rendant le suivi des politiques publiques très délicat. 

 

En effet, il n’existe aucun indicateur fiable et consolidé pour évaluer le nombre de logements rénovés et le niveau de performance énergétique atteint. « L’objectif de 500 000 logements rénovés par an semble loin d’être atteint, mais il est surprenant de constater à quel point on manque d’informations précises et actualisées à ce sujet », notait le Conseil économique, social et environnemental en 2018.

 

Selon Le Monde, l’étude la plus récente sur le sujet est l’enquête Tremi de l’Agence de la transition écologique (Ademe), publiée en 2018. Elle indique que 5,1 millions de ménages ont réalisé des travaux entre 2014 et 2016. Parmi ces rénovations, 260 000 (soit 5 %) sont considérées comme performantes, dans le sens où elles ont permis un saut d’au moins deux classes énergétiques. Pour autant, ce gain énergétique ne certifie pas que les logements les moins bien isolés aient atteint un niveau BBC ou équivalent. 

 

En outre, ce chiffre de 260 000 rénovations peut difficilement être comparé à l’objectif des 500 000 dans la mesure où il ne porte que sur les maisons individuelles, qui représentent 57 % des logements en France, et non sur les copropriétés. Surtout, ce n’est pas un chiffre annuel, puisqu’il concerne des travaux parfois étalés sur trois ans.

 

« Il est acquis que l’on ne fait pas encore suffisamment de rénovations et qu’elles ne sont pas suffisamment ambitieuses en matière d’économies d’énergie, mais il faudra des données plus récentes et complètes pour savoir si l’on a progressé », juge le directeur adjoint du service villes et territoires durables de l’Ademe. La prochaine enquête Tremi devrait paraître au premier trimestre 2021.

 

Les ministères de la ville et du logement et de la transition écologique et solidaire reconnaissent l’absence « d’estimation suffisamment fiable », mais estiment que « certains dispositifs d’aides permettent de mesurer la dynamique de la rénovation énergétique et montrent une très forte accélération dans la période récente ». 

 

Le défi reste donc celui de la généralisation des rénovations atteignant ou s’approchant du niveau BBC. Selon le tableau de bord d’Effienergie, 28 000 logements se sont engagés dans une rénovation basse consommation en 2019. Cela marque une augmentation de 42 % par rapport à la période 2011-2016, mais on reste encore loin des ordres de grandeur nécessaires pour atteindre un parc 100 % BBC en 2050.

 

Les experts attendent désormais que l’Observatoire de la rénovation énergétique, lancé en septembre 2019 par les services statistiques des ministères de la transition écologique et solidaire et de la cohésion des territoires, fasse ses premières estimations sur l’état du parc de logements et le nombre de rénovations.

Source : Le Monde

2- Selon la Banque de France, l'effet du confinement sur les crédits immobiliers ne sera que temporaire

 

Conjuguées à la baisse du taux d’usure, les hausses successives des taux de crédits aux mois d’avril et de mai ont inquiété les professionnels de l’immobilier craignant une augmentation des dossiers rejetés. Les taux sont par exemple passés de 1,19% en moyenne en mars à 1,31% en avril.

Le Crédit du Logement dans son étude mensuelle a affirmé cette hausse des taux. La FNAIM, de son côté, constate de plus en plus de refus de prêts.  « L'accès aux prêts immobiliers se détériore », explique Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM.

 

La Banque de France a tempéré l’agitation des marchés en soulignant que cette hausse ne serait que temporaire. En effet, l’institution juge que cette augmentation est due essentiellement à la renégociation des prêts qui ont pesé pour 50% en avril contre 28% en mars. « Hors renégociation, le taux d'intérêt des prêts à l'habitat baisse de 2 points de base et reste historiquement bas à 1,15 % », insiste-t-elle.

 

Une correction de certaines dérives

 

Si les professionnels de l’immobilier s’inquiètent, d’autres voient une correction de certains excès dus aux restrictions imposées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) en décembre 2019.

 

Si le HCSF avait pris de telles mesures c’était pour réduire le risque lié au surendettement des ménages. Ce dernier était proche des 100% du revenu disponible brut des ménages fin 2019 alors qu’il était à 66% de ce même revenu disponible en 2000.

 

Avec un risque élevé de hausse du chômage, de nombreux ménages auront du mal à rembourser leurs prêts immobiliers. Une situation explosive. 

Source : Les Echos

3 - Commerce : entre reprise et incertitudes  

La fréquentation des magasins et des centres commerciaux repart à la hausse, les ventes augmentent. Dans ces circonstances, les professionnels espèrent un retour à la normale malgré la persistance d’une crainte de crise économique au moment de la rentrée, entraînant des incertitudes sur le pouvoir d’achat des Français. 

 

L’indice Quanaflow/CNCC a mis en exergue un niveau de fréquentation de 79% dans les centres commerciaux par rapport à la normale, ce qui constitue une hausse de près de 10% en sept jours. 

 

Gontran Thüring, Délégué général du Conseil national des centres commerciaux, estime que « si cette évolution se confirme, on peut espérer pour la rentrée un retour à des niveaux d’activités proches de ceux de l’année 2019. ». La fintech CDLK, de son côté, a procédé à un examen les paiements par carte bancaire d’un panel de 150.00 personnes. Ainsi, sur un indice 100 de dépenses début mars, le point le plus bas a été atteint le 24 mars à 47, le 29 mai, cet indice est remonté à 87. 

 

En outre, les experts de l’institut GFK, dans le cadre d’un « baromètre du déconfinement », mettent en lumière la reprise, avec une large progression de chiffre d’affaires de plus de 100% pour le matériel informatique et la téléphonie pendant la semaine du 25 mai, par rapport à la même période lors de l’année de 2019. A noter que les ventes cumulées des sites marchands et des magasins des enseignes d’équipement de la maison dépassent celles de février depuis le 11 mai. 

 

Une croissance marquée très inégale selon les enseignes 

 

Si les commerces spécialisés français semblent apercevoir la sortie de crise, il existe des disparités. Ainsi, l’association Procos (qui regroupe 300 enseignes et 60 000 points de vente) a arrêté son décompte à la semaine du 25 et 31 mai et observait une hausse des ventes de 7% par rapport à 2019, après 2,5% la semaine précédente. Il en ressort ainsi d’une croissance inégale qui, d’une part, s’amplifie, et d’autre part, stagne. Dans ce cadre, tandis qu’un tiers des magasins enregistre une croissance d’activité de 30%, 27% des magasins se situent en 0 et 15%, et la moitié stagne, voire observe une contraction d’activité (jusqu’à -15%). 

 

De plus, cette croissance disparate est également liée au secteur d’activité des magasins. Le sport, l’équipement de la maison, le jouet et le textile enfant sont ainsi à la pointe, tandis que la mode ne connaît pas le même succès. 

 

Yohann Petiot, Directeur général de l’Alliance du commerce (regroupant les grandes enseignes de vêtements et de chaussures), explique que « la semaine dernière, nous étions à -11% en termes de chiffre d’affaires (comparé à l’année précédente) ». Mais des points positifs sont à souligner puisque la fréquentation progresse, malgré le fait qu’elle reste inférieure de 20% à 30% à la normale, et la clientèle se déplaçant en magasin fait plus d’achats. En revanche, les experts mettent en exergue une situation complexe du commerce pour le marché parisien, due, notamment, aux franciliens qui évitent les transports en commun et privilégient le télétravail. 

 

Les Français à la recherche de confort 

 

Les commerces proposant des produits permettant d’améliorer son intérieur connaissent une forte reprise, comme en témoigne Thierry Coulomb, Président d’ITM Equipement de la maison (Bricomarché, Bricorama, Brico Cash) qui explique que les ventes de peinture, lasures, articles de jardins et de piscines décollent depuis le déconfinement. Ce dernier explique ainsi que « nos clients effectuent à la fois les chantiers faciles qu’ils avaient repoussés, comme la peinture des volets, et des travaux d’amélioration de leur intérieur ou de leurs extérieurs, peut-être en cas de nouveau confinement ». 

 

Toutefois, Thierry Coulomb souligne malgré tout que « l’incertitude porte sur la durée du rebond », constatant chez sa clientèle une peur liée à la crise économique et au chômage partiel, ne facilitant pas la sortie de crise. 

Source : Les Echos

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