Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
29 mar. 2022
L’immobilier, toujours une valeur-refuge ?
L’immobilier figure parmi les grands absents de la campagne présidentielle, mais l’inflation, la hausse des taux, le plongeon de la Bourse et la guerre en Ukraine confortent sa valeur-refuge, même si leur impact conjugué demeure difficile à évaluer.
La quasi-totalité des professionnels constate une hausse des délais de vente et des marges de négociation, tandis que Yann Jéhanno, président de Laforêt, table en 2022 sur « le retour du juste prix et du retour des négociations ». Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, rappelle « que sur ces derniers mois, le marché est resté toujours aussi dynamique à travers la France, si l’on excepte Paris. La hausse des prix est encore de 1,8 % sur 3 mois et de près de 8 % sur une année glissante » ; parallèlement, l’offre chute de 12 % dans l’Hexagone et de 13 % sur l’Ile-de-France.
Alors que le profil des acquéreurs change, notamment dans la jeune génération, en quête de biens confortables avec une pièce supplémentaire, une cuisine ouverte, un balcon ou une piscine, y compris en dehors des grandes villes, la lente remontée des taux inquiète. «Il y a un vrai risque d’effet ciseaux, estime Jean-Marc Torrollion. La hausse des taux d’intérêt pourrait désolvabiliser une partie des acheteurs. Entre les banques qui réclament 15 à 20 % d’apport et des vendeurs qui refusent d’ajuster les prix, la situation peut se tendre. » Le marché se fait à deux vitesses : si les grandes villes connaissent des corrections de prix sur les biens standard ou avec défauts, le haut de gamme et le luxe sont en pleine forme, surtout avec les espaces extérieurs et la proximité de bonnes écoles.
La construction neuve et les ventes aux étrangers, premières touchées
La hausse des matières premières et de l’énergie occasionnée par le conflit ukrainien devrait mener à des rénovations coûteuses et des pénuries de bois et d’acier. La construction neuve et les ventes aux étrangers devraient souffrir des désordres actuels : sur le premier volet, les mairies étaient déjà réticentes à libérer du foncier et des procédures qui ne cessent de se multiplier et l’incertitude sur le prix des matières premières devrait pousser les promoteurs à recourir à des marchés qui ne seraient pas conclus à un prix ferme mais qui s’adapteraient à l’évolution des cours du moment.
Pour la clientèle internationale, elle compte ses abattis devant le contexte de guerre contre la Russie, qu’il s’agisse de clients russes ou d’Américains frileux à la perspective d’une invasion de l’Europe. En revanche, les Français expatriés vont leur retour sur le marché haut de gamme et d’autres étrangers profitent de la baisse de l’euro pour faire de bonnes affaires…
Source : Le Figaro / Reproduction interdite