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27 avr. 2022
Les loyers des meublés repartent à la hausse à Paris
Le marché de la location meublée parisienne retrouve des couleurs après la crise sanitaire, au contraire de la tendance à la baisse des loyers pour l’ensemble du marché locatif.

Ainsi, Lodgis constate une remontée des loyers de 1,6 % entre le dernier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022 ; la hausse est de 5,8 % en deux ans, depuis le premier confinement. De même, Book-A-Flat note une progression de 4,4 % de ses loyers en un an. En effet, alors que la crise sanitaire a bloqué les étudiants comme les expatriés, forçant les bailleurs à réviser à la baisse leurs loyers, tandis que d’autres ont renoncé à la location touristique de courte durée, très rentable, de type Airbnb, faisant grossir en conséquence le parc. 
Lodgis remarque le retour des locataires européens, représentant 36,8 % de leurs clients, parmi lesquels de nombreux étudiants. « La clientèle des locataires étrangers est composée d’étudiants de grandes écoles, de représentants de grandes sociétés en France et de locataires d’un pied-à-terre. Les beaux appartements meublés les attirent particulièrement car ils facilitent leur installation » témoigne Stanislas Coûteaux, cofondateur de Book-A-Flat. Les professionnels en mobilité nationale ou internationale sont aussi de retour, représentant 38,2 % des locataires de Lodgis, en hausse de 8,6 % en un an. Les autres projets locatifs, liés, par exemple, aux travaux ou aux changements familiaux, ont été repoussés en raison de l’instabilité actuelle. 

Des publics de plus en plus divers 

Cette hausse s’explique aussi par un déséquilibre entre offre et demande : selon Book-A-Flat, le nombre de logements disponibles à la location a rarement été aussi bas, avec 140 logements proposés sur le site contre près de 300 l’année dernière à la même époque, grâce avec un gonflement des stocks occasionné par la pandémie. « A l'été dernier, avec la fin de la crise sanitaire, les demandes de locations ont atteint un pic, à un niveau record, alors que les départs de biens loués étaient moins nombreux » explique Stanislas Coûteaux. « Les projets de déménagement et de mobilité ont été à ce moment-là ajournés, traduisant un phénomène de repli sur soi. L'appartement loué est devenu un lieu à la fois de vie et de télétravail. Ce qui a freiné la mobilité. » 

Ainsi, la durée moyenne de séjour a augmenté à 19 mois chez Book-A-Flat, tandis qu’un nombre plus faible de logements se sont libérés, même si un retour à la normale est à prévoir dès cet été. Les studios sont en relative perte de vitesse, au profit des deux-pièces avec une chambre séparée, là aussi une conséquence de la pandémie : « Le télétravail se généralise et les locataires sont à la recherche de logements offrant de beaux espaces, bien séparés les uns des autres, pour y travailler et vivre », détaille Stanislas Coûteaux.  Des familles optent également pour le meublé, tout comme de plus en plus de promoteurs intéressés par le secteur. 


Source : Les Echos / Reproduction interdite 
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